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Séisme en Turquie et en Syrie : élan de solidarité envers le père qui tenait la main de sa fille décédée

Publié le par Marion Bellal

La photographie, déchirante, d’un père, assis dans des ruines, ne lâchant pas la main de sa fille, a fait le tour du monde. Devenu un symbole de ce drame, Mesut Hancer et sa famille ont pu bénéficier de la solidarité de leurs concitoyens.

Nous avons toutes et tous été bouleversés par cette photographie, capturée par un journaliste de l’AFP : un père, assis dans les décombres d’un immeuble effondré lors des séismes en Turquie et en Syrie, le 6 février, ne lâche pas la main de sa fille, morte. Le photographe, Adem Altan, l’a retrouvé afin qu’il puisse raconter ce qu’il s’est passé.

« C’est une douleur indescriptible »

L’homme de la photographie s’appelle Mesut Hancer et est père de quatre enfants. Au moment du séisme, à 4 h 17, ce Turc travaillait dans sa boulangerie, dans la ville de Kahramanmaras, proche de l’épicentre. Il a rapidement pu joindre son épouse et ses trois enfants adultes, mais pas sa cadette de 15 ans, Irmak, qui dormait chez sa grand-mère. Mesut Hancer explique au photographe de l’AFP que la jeune fille souhaitait profiter plus longtemps de la visite de ses cousines.

C’est dans les ruines de l’immeuble de huit étages qu’il retrouve alors sa fille, décédée. Le Parisien rapporte et traduit ses propos : « J’ai aussi perdu ma mère, mes frères, mes neveux dans le séisme. Mais enterrer son enfant n’a rien de comparable. C’est une douleur indescriptible. » Lorsqu’il aperçoit Adem Altan, il lui demande de faire des photos de son enfant.

Le photographe témoigne auprès du média britannique The Guardian : « J’avais du mal à ne pas pleurer en prenant les photos […] Je ne peux la comparer à aucune photo que j’ai prise auparavant. Elle a attiré beaucoup d’attention, oui. Mais je ne peux pas dire que je suis heureux. C’est une catastrophe. »

Un élan de solidarité en Turquie

L’image de ce père vêtu d’une veste orange, terrassé par le chagrin, restant immobile, assis auprès de sa fille malgré le froid et la pluie, a fait le tour du monde. Elle est devenue l’un des symboles du drame qui a touché la Turquie et la Syrie, début février 2023. Mesut Hancer et sa famille ont, d’après Le Parisien, pu bénéficier d’un élan de solidarité de leurs concitoyens. Un homme d’affaires leur a offert un logement à Ankara et a proposé de le recruter dans sa chaîne de télévision privée, et un artiste leur a envoyé un tableau d’Irmak, représentée comme un ange, auprès de son père.

Les séismes du 6 février ont fait plus de 50 000 morts en Turquie et en Syrie. Selon l’Unicef, plus de 7 millions de mineurs ont été affectés par le tremblement de terre. Il s’agit de l’un des cinq séismes les plus meurtriers depuis le début des années 2000, d’après les données de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l’agence environnementale américaine, et du « pire désastre naturel dans la région en un siècle », alerte le directeur de la branche Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).