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Santé alimentaire : vers l’interdiction des friandises en caisse des supermarchés ?

Publié le par Alexandra Bresson

Interdire les friandises et chips présents au niveau des caisses des supermarchés semble mettre un terme aux achats impulsifs mauvais pour la santé des consommateurs, selon une grande étude britannique.

Stress, fatigue, ennui, besoin de réconfort… Les occasions de succomber au grignotage sont nombreuses. Des chercheurs de l'université de Cambridge en pointent une autre trop peu prise en compte : les friandises, chips et autres collations malsaines positionnées stratégiquement au niveau des caisses de supermarchés. Notamment pour que les jeunes enfants puissent les voir et ainsi demander à en consommer. Dans leur récente étude, ces chercheurs ont examiné les données de 30 000 ménages, pour examiner leurs habitudes d'achats un an avant, puis un an après l'interdiction de ce type de produits en caisse, mise en place par six des neuf grands groupes de supermarchés du Royaume-Uni.

« Les pratiques de vente au détail telles que l'affichage, le positionnement, les promotions et les prix des produits, peuvent influencer les choix des consommateurs dans les magasins. Les caisses de supermarchés constituent un endroit unique pour encourager les achats, car tous les clients doivent les traverser pour payer et peuvent passer beaucoup de temps à faire la queue. Cependant, la majorité des aliments présents pourraient être considérés comme malsains. », expliquent les chercheurs. Plusieurs supermarchés ont décidé depuis 2013 de supprimer ces articles présents au niveau de leurs caisses, et ces scientifiques voulaient savoir si cela avait eu un impact sur les consommateurs.

« Les supermarchés peuvent avoir une influence positive »

Les chercheurs ont constaté que la mise en œuvre d'une telle politique était immédiatement associée à une réduction de 17% des achats de ces collations malsaines. Un an après cette mesure, les consommateurs achetaient toujours, et au moins, 15% d'articles de ce type en moins par rapport à l'absence de cette mesure. Ils ont par la suite fait appel à 7 500 autres acheteurs qui ont consigné toute la nourriture malsaine achetée en supermarchés, qui appliquaient ou non cette mesure, pour la consommer « à emporter » plutôt que de la ramener à la maison. Les résultats ont montré que les achats à emporter se trouvent être le plus souvent impulsifs et peuvent résulter du fait que les enfants sont demandeurs.

Il s'avère par ailleurs que sur une année, ces consommateurs ont effectué 76% d'achats en moins en ce qui concerne ces collations peu saines à emporter dans les supermarchés dotés d'une telle mesure, par rapport à ceux qui ne l'appliquaient pas. « Nos résultats suggèrent qu'en supprimant les friandises en caisse, les supermarchés peuvent avoir une influence positive sur les types d'achats de leurs clients », soulignent les chercheurs dans un communiqué de l'université. « Ce serait une intervention relativement simple pour encourager une alimentation plus saine. Si le client ne prend pas une tablette de chocolat à la caisse, cela peut être une tablette de moins consommée par ce dernier. »

Fort de ce constat, les chercheurs plaident en faveur d'une intervention gouvernementale pour que cette mesure soit appliquée de manière homogène. Le but : améliorer l'alimentation de la population, notamment celle des enfants. « Une politique dirigée par le gouvernement pourrait s'avérer intéressante car elle créerait des conditions de concurrence équitables dans tout le secteur. », concluent-ils. Interrogé sur ce sujet par la BBC, un porte-parole du ministère de la Santé britannique a répondu que « cette étude confirme ce que les parents disent depuis toujours : la présence en caisses d'aliments sucrés et gras signifient qu’ils finissent par acheter des produits dont ils n’ont pas besoin. C’est pourquoi nous pensons restreindre ces types d'offres. »

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