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Samuel Paty : le père auteur de la vidéo exprime ses remords devant le juge d’instruction

Publié le par Guillaume Botton

Un an après l’assassinat de Samuel Paty, le 16 octobre 2020, Le Parisien révèle dans son édition du jour le contenu des échanges entre le juge d’instruction et le père de la collégienne, auteur de la vidéo à l’origine du drame.

« Je n’ai pas passé une nuit sans penser à Samuel Paty. Ce n’est pas la vérité mais toute la vérité que je souhaite vous dire. » Le 9 juin, devant le juge d’instruction, Brahim Chnina, l’auteur de la vidéo à l’origine de l’attentat, a exprimé ses remords. Dans cette vidéo, l’homme reprochait de manière très véhémente à Samuel Paty de stigmatiser les musulmans dans son cours d’Histoire, comme lui avait alors assuré sa fille, Z. Chnina.

« Je regrette d’avoir donné le nom de Mr Paty »

Sa vidéo a donc été le déclencheur de la tragédie. Tout au long des auditions de cet aide à domicile de 49 ans avec le juge d’instruction, dont les contenus sont dévoilés par Le Parisien, il exprime ses regrets. « Je tiens à représenter mes condoléances et mes hommages à Mr Paty et à sa famille. Je regrette d’avoir donné le nom de Mr Paty et d’avoir mis le collège. Je ne vous dis pas ça pour raccourcir la prison. »

Mis en examen pour « complicité d’assassinat » après la décapitation du professeur Samuel Paty par le terroriste Abdoullakh Anzorov, le 16 octobre, ce père, qui n’arrive toujours pas à se dire qu’il est mêlé à ce drame, assume néanmoins sa responsabilité : « J’ai fait une grosse connerie (…) Je n’en veux qu’à moi-même. Je suis responsable de tout », argue-t-il, dédouanant ainsi sa fille, Z. Chnina.

« Je l’ai crue et c’est pourquoi j’ai fait ce message »

S’il a posté cette vidéo, c’est en effet lié au mensonge de sa fille. Le 7 octobre 2020, elle est exclue du collège pour un problème comportemental et accuse son professeur de stigmatiser les personnes musulmanes. « J’ai senti qu’il y avait un problème de discrimination, ma fille exclue, le Prophète offensé, ça m’a fait quelque chose. Je l’ai crue et c’est pour ça que j’ai fait ce message. (…) Il y a eu trop de partages, il est parti dans d’autres mains et il est tombé sur ces terroristes », explique Brahim Chnina.

La jeune fille souhaitait faire diversion

Également entendue, l’adolescente, mise en examen pour « dénonciation calomnieuse » explique les raisons de son mensonge : elle souhaitait simplement faire diversion et éviter ainsi une punition de ses parents. « J’ai tout raconté avec les détails tellement je voulais couvrir mon exclusion. » Et lorsque le juge la confronte au cours de Samuel Paty où celui-ci a présenté des caricatures publiées par Charlie Hebdo, en développant également des arguments en défaveur du journal, la jeune femme avoue : « Si j’avais vu le cours déjà, je ne serais pas devant vous. »

Le 16 octobre, cela fera exactement un an jour pour jour que Samuel Paty a été assassiné. De nombreux hommages sont prévus dans toute la France.