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Sages-femmes : sept organisations représentatives publient un Livre Blanc pour les élections présidentielles

Publié le par Marion Bellal

À l'approche des élections présidentielles, sept organisations représentatives des sages-femmes ont élaboré un Livre Blanc. Elles y formulent dix propositions pour la santé et les droits des femmes. 

Le CNOSF (Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes), le CNSF (Collège National des Sages-Femmes), l’ONSSF (Organisation Nationales Syndicale des Sages-femmes), l’ANSFC (Association Nationale des Sages-Femmes Coordinatrices), l’ANSFT (Association Nationale des Sages-Femmes Territoriales), la CNEMa (Conférence Nationale des Enseignants en Maïeutique) et l’ANESF (Association Nationale des Étudiant.e.s Sages-Femmes) se sont réunis à l'approche des élections présidentielles pour formuler tous ensemble leurs demandes et propositions pour la santé et les droits des femmes.

Dix propositions pour la santé et les droits des femmes

Alors que le taux de mortalité périnatale ne baisse plus depuis 2014, que 16 % des Françaises n'ont pas de suivi gynécologique régulier, que les infections sexuellement transmissibles sont en augmentation de 10 % depuis 2012 et que 3 000 à 4 000 femmes se rendent chaque année à l'étranger afin de pouvoir exercer leur droit à l'IVG, il a semblé urgent aux associations de sages-femmes de formuler des réclamations et des solutions, avant les élections présidentielles.

Les sept organisations représentatives présentent donc dans leur Livre Blanc dix propositions :

  • Faire de la sage-femme un acteur de référence de la prévention et de la santé gynécologique des femmes, par exemple en mentionnant systématiquement les sages-femmes dans les campagnes de santé publique ou en permettant aux sages-femmes de vacciner les hommes contre le HPV
  • Permettre aux sages-femmes de garantir réellement le droit des femmes à disposer de leur corps, en autorisant notamment les sages-femmes à réaliser le premier entretien pré-stérilisation qui ouvre le début du délai légal de réflexion.
  • Améliorer la sécurité et la qualité des soins en renforçant les effectifs et les moyens, par le biais du dispositif "une femme = une sage-femme"
  •  Garantir un accompagnement global, coordonné et personnalisé des femmes enceintes, du projet de grossesse jusqu’au post-partum, sachant que le nombre de maternités en France a été divisé par trois de 1972 à 2020, passant de 1 747 à 481. Cette chute drastique entraîne une augmentation de la distance entre les femmes et les maternités.
  • Favoriser les alternatives à l’accouchement standardisé en maternité, 76 % des femmes interrogées dans un sondage IFOP-CNOSF, réalisé en septembre 2021, estimant qu'il est nécessaire de développer d'autres possibilités que les accouchements en maternité.

  • Renforcer les moyens permettant aux sages-femmes de lutter contre les violences sexistes et sexuelles en améliorant le repérage et l’accompagnement des victimes : les associations proposent de créer un.e référent.e VSS au sein des agences régionales de santé, ou encore de développer sur tout le territoire des structures sur le modèle de la Maison des Femmes de Saint-Denis.
  • Permettre aux sages-femmes d'adapter leur exercice à tous les publics vulnérabilisés, en développant la recherche sur la santé périnatale de ces publics ou encore en renforçant la formation des sages-femmes sur les besoins spécifiques de ces personnes. En 2017 par exemple, 42 % des femmes en situation de handicap en Île-de-France n'avaient pas de suivi gynécologique.
  •  Réformer les études de sages-femmes pour répondre aux attentes des étudiant.e.s et aux besoins de santé publique, surtout en créant une sixième année d'études
  • Reconnaître définitivement le caractère médical des sages-femmes par la réforme des statuts et rémunérations pour tous les modes d’exercice, notamment grâce à une revalorisation salariale. En France, un.e sage-femme gagne 1 828 euros en début de carrière et 3 148 à la fin. Au Royaume-Uni, elles et ils évoluent de 1 874 à 4 440 euros, « bien que les sages-femmes déploient un champ de compétences plus larges en France », assure Adrien Gantois, sage-femme et président du CNSF.
  • Reconnaître et valoriser l’expertise spécifique des sages-femmes, par exemple en favorisant la présence de sages-femmes aux postes de direction des structures.

Les présidents et présidentes des sept associations représentatives alertent quant au manque de sages-femmes annoncé dans les maternités à l'été 2022 et s'inquiètent que cette carence d'effectif mettent en péril la santé des femmes et des enfants. Elles et ils insistent donc sur l'importance de la prise en considération de leurs propositions, pour notre santé et celles de nos bébés. Un Livre Blanc avait déjà formulé 12 propositions avant les élections présidentielles et législatives de 2017, dont certaines sont à nouveau présentes cette année.