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Rhume, état grippal... l’utilisation des vasoconstricteurs n'est pas sans risques, alerte l'ANSM

Publié le par Alexandra Bresson

L'Agence nationale du médicament (ANSM) profite de l’arrivée des premiers frissons de l’hiver pour rappeler les principes du bon usage des médicaments vasoconstricteurs, utilisés pour décongestionner la sphère ORL, ces derniers n’étant pas dénués d'effets indésirables graves. Voici la marche à suivre.

L’hiver arrive et avec lui ses petits maux (hors COVID-19 !) : rhume, toux, mal de gorge, état grippal … Pour traiter ces pathologies hivernales, les Français sont susceptibles d'acheter des médicaments accessibles sans ordonnance. Mais gare à ne pas céder à l'attrait des médicaments « antirhume » (Actifed, Dolirhume, Humex Rhume, Rhinadvil...) qui décongestionnent grâce à des molécules ayant une action vasoconstrictrice. Celles-ci ne sont pas sans risque, rappelle l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Il existe en effet un risque d’effets indésirables rares mais très graves, tels que des infarctus du myocarde ou des AVC.

Un vasoconstricteur est un médicament qui vise à décongestionner le nez et qui se présente en association avec un antalgique (paracétamol, ibuprofène) ou antihistaminique. Comme l'explique l'ANSM, « certains de ces médicaments, sous forme de comprimés et à base de pseudoéphédrine, sont accessibles sans ordonnance. Aussi, pensez à vérifier que vous pouvez prendre ce médicament. » Les personnes qui souhaitent prendre un vasoconstricteur sont ainsi invitées à informer leur pharmacien de tout antécédent médical pour savoir s'il est possible de prendre un tel traitement, et de toujours respecter la posologie (dose et fréquence de prise) conseillée par ce dernier.

À proscrire pendant la grossesse et l'allaitement

Surtout, il ne faut jamais associer ces médicaments avec un autre vasoconstricteur (pris par voie orale ou nasale) ou un autre médicament contenant du paracétamol, de l’ibuprofène ou un antihistaminique. Un conseil qui n’est pas toujours respecté, comme l'avait révélé une enquête en pharmacie de l'UFC-Que Choisir. Interdits chez les enfants de moins de 15 ans et fortement déconseillés pendant toute la grossesse, les vasoconstricteurs ne doivent jamais être utilisés à partir de la fin du 5e mois de grossesse lorsqu’ils comportent de l’ibuprofène. « Demandez toujours l’avis d’un médecin ou d'un pharmacien avant de prendre ces médicaments si vous êtes enceinte. », précise l'ANSM.

Fort de ses mises en garde fréquentes ces dernières années, l'organisme a observé une diminution importante des ventes de ces médicaments. Ainsi, entre l’hiver 2016-2017 et l’hiver 2019-2020, les ventes des spécialités indiquées dans le rhume par voie orale avec vasoconstricteur ont chuté de 46 %, passant de 7,5 millions de boîtes vendues à 4 millions. Toujours est-il que, quelles que soient la dose et la durée d’exposition à ces médicaments, le patient doit rester attentif aux symptômes qui peuvent traduire la survenue d’un AVC (déformation de la bouche, faiblesse d’un côté du corps, bras ou jambe, troubles de la parole) ou d’un infarctus du myocarde (douleur thoracique pâleur, malaise, sueurs).

Les recommandations de l'ANSM penchent donc davantage pour l'attente d'une guérison spontanée, avec plusieurs solutions de confort possibles, selon sa fiche d'informations pour les patients. Il faut ainsi compter 7 à 10 jours pour se remettre sans traitement, en veillant à boire suffisamment et à humidifier l’intérieur du nez avec des solutions de lavage adaptées : sérum physiologique, sprays d’eau thermale ou de mer… La journée, il convient de maintenir une atmosphère autour de 18-20°C et d'aérer régulièrement les pièces, tout en dormant la tête surélevée la nuit venue. À noter que les climatiseurs qui déshumidifient l’air sont en revanche à éviter car ils assèchent les muqueuses nasales.

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