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Reconnaissance du deuil périnatal : sortie du livre “Le Ventre vide”

Publié le par Ysabelle Silly

En cette période aux odeurs de rentrée, un livre sur la reconnaissance du deuil périnatal, “Le Ventre vide”, est disponible en librairie. Un récit sur la perte d’un bébé vécue par tant de parents, mais qui restent privés de ce statut par la société française actuelle.

Perdre un bébé est une terrible épreuve. Pour les personnes qui vivent cette situation en première ligne, le plus dur est le sentiment de ne pas être reconnu comme un parent à part entière ou d'être oublié, ce qui est encore plus difficile par la suite.

Dans son ouvrage intitulé Le Ventre vide*, Nadia Bergougnoux fait part du deuil qu'elle a traversé, celui d'autres parents rencontrés sur Internet, mais aussi comment la société française actuelle a prolongé leur douleur en les privant de cette identité du deuil.

Quelle reconnaissance pour les parents qui perdent leur enfant ?

Lorsqu’un mari perd son épouse, il devient “veuf”, lorsqu’un enfant perd ses parents, on le dit “orphelin”, mais comment appeler une maman ou un papa qui a perdu son enfant ? Le mot “parange” existe déjà depuis des années sur la Toile, les forums et les réseaux sociaux. Contraction de “parent” et “ange”, il suffit d’inscrire ce terme dans un moteur de recherche pour voir s’afficher des milliers de résultats.

“Parange”, terme consacré aux parents qui perdent leur enfant

Nadia Bergougnoux a perdu un enfant il y a plus de vingt ans et se bat aujourd’hui pour que l’Académie française reconnaisse le mot “parange” et l’inscrive dans le dictionnaire. Son livre est le viatique de son combat, la preuve que des millions de parents seraient soulagés, se sentiraient compris, aidés, soutenus, si ce mot entrait dans les dictionnaires français. Elle souligne : « Notre demande englobe non seulement les parents ayant subi un deuil périnatal, mais aussi tous les parents ayant perdu un enfant, quel que soit l’âge de son décès. »

Créée il y a trois ans, la pétition de Nadia Bergougnoux a récolté à ce jour plus de 45 400 signatures et le soutien de plusieurs personnalités, dont la première dame de France, Brigitte Macron, et l’amoureux de la langue française, Bernard Pivot. Ce chiffre impressionnant est toujours insuffisant pour le Larousse et l’Académie française pour lesquels l’usage et la réputation du mot sont aussi à prendre en compte.

 

“Le Ventre vide”, un ouvrage militant pour tous les paranges

Le combat s’est donc poursuivi naturellement avec l’écriture d’un livre, Le Ventre vide, publié par la maison d’édition Nombre7. Le livre-témoignage a été écrit avec l’accord et la coopération de dizaines de paranges, rencontrés par Nadia Bergougnoux sur sa page Facebook. « Après la perte d’un bébé, il ne nous reste que quelques souvenirs : un prénom, une date, des photos parfois, pour les faire exister… Mais quoi de la douleur des parents et quelle reconnaissance de celle-ci dans notre société ? », précise-t-elle.

 

Un livre-témoignage de milliers de paranges

Nadia Bergougnoux a rassemblé et couché sur le papier les témoignages de paranges, hommes et femmes, qui ont eu le courage de lui livrer leur histoire, entre douleur, fierté et amour.

Cet ouvrage autobiographique témoigne d’une histoire forte sur le deuil périnatal et du double combat mené par l’auteure depuis plus de vingt ans pour délivrer les paranges en permettant leur identification et la reconnaissance du deuil vécu.

Le Ventre vide est une manière de faire exister leur enfant à travers des mots et lui donner vie aux yeux des autres, une nouvelle pierre à l’édifice de la reconnaissance des paranges.

*Le Ventre vide, éd. Nombre 7, 216 pages, 16 euros.

 

 

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