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Quelle vie sexuelle après le confinement ? Les Français répondent

Publié le par Alexandra Bresson

Un sondage IFOP et Pornhub montre que la reprise de l'activité sexuelle des célibataires français depuis le déconfinement est en demi-teinte. Car, malgré l'isolement affectif vécu durant deux mois, le contexte sanitaire actuel combiné aux gestes barrière font que ces derniers expriment davantage le besoin de stabilité dans ce « jour d'après ».

Après près de deux mois de confinement, sa levée était très attendue par les Français. Parmi les nombreux sondages en rapport avec leurs comportements pendant et après cette période l'un d'eux, mené par l'Ifop et Pornhub, s'est intéressé à leur activité sexuelle depuis la fin de celui-ci. Cette étude avait pour but de mesurer l’ampleur du « déconfinement sexuel » et la persistance des freins liés au virus en matière de rencontres et de sexualité. A l’heure où les autorités publiques craignent une « seconde vague » engendrée par un « grand relâchement », l'enquête révèle qu’en dépit des frustrations vécues durant le confinement, les célibataires tendent plutôt à un désir de sécurité affective et sexuelle (« safe sex »).

Les résultats indiquent ainsi que depuis le 11 mai, l’activité sexuelle des célibataires a repris : un tiers des célibataires déclarent avoir eu un rapport sexuel durant le mois ayant suivi le confinement, soit une proportion en hausse par rapport à la fréquence de leurs relations intimes durant le confinement (13%). Mais, sans pour autant retrouver le niveau d’avant le confinement car cette proportion reste en-deçà de celle observée avant le 17 mars (44%). Il s'avère que l’essentiel de cette activité sexuelle se concentre entre célibataires qui se connaissent déjà : 25% ont eu un rapport sexuel avec une personne avec laquelle ils avaient déjà couché contre 5 à 6% avec quelqu’un rencontré après le 11 mai.

La crainte de la covid-19 : un frein à la rencontre et au sexe

Et alors que les mois de « disette sexuelle » liés au confinement auraient pu inciter à une « boulimie de sexe », force est de constater que les sondés expriment surtout un besoin de stabilité : 90% d’entre eux préfèrent chercher un seul partenaire pour établir une relation stable plutôt que « multiplier les partenaires pour rattraper le temps perdu » (10%). « Dans un contexte marqué par une diminution sans précèdent des opportunités de rencontres liées aux fermetures des espaces de danse et une baisse des interactions sociales dans les autres potentiels lieux de rencontres, la tendance semble être à la prudence », commente François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’Ifop.

Par ailleurs, la COVID-19 ne restreint pas seulement les occasions de rencontres des célibataires en raison des restrictions sanitaires imposées mais aussi par la crainte qu’il suscite. En effet, la crainte d’être infecté par le virus a déjà empêché près d’une célibataire sur deux de fréquenter un lieu où elle aurait pu rencontrer des potentiels partenaires (43%) ou d’embrasser quelqu’un qui lui plaisait (45%). L'enquête révèle également que la crainte d’être infecté par le virus peut favoriser une nouvelle stigmatisation sur le marché sexuel qui touche particulièrement les personnes travaillant dans des secteurs exposés aux virus, ou l’ayant déjà attrapé (les professionnels de la santé par exemple).

Le sondage indique ainsi que 59% de célibataires refuseraient d’avoir un rapport avec une personne susceptible d’être exposée au virus, et 58% toute relation avec un individu qui a été infecté par le Covid-19. Si l’impact du COVID-19 sur la vie sexuelle et affective des célibataires serait intéressant à observer sur le long terme, il n’en reste pas moins pour l’heure un frein à leur liberté sexuelle en tant que source de contrainte et de crainte, en particulier envers les personnes travaillant dans des secteurs exposés aux virus ou l’ayant déjà attrapé, qui font l’objet d’un rejet qui n’est pas sans rappeler celui qui affectait les malades du VIH dans les années SIDA. », conclut François Kraus.

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