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Prouesse médicale : une greffe d'utérus entre sœurs pour avoir un bébé

Publié le par Marion Bellal

Un an après la naissance du premier bébé né en France à la suite d'une greffe d'utérus, une autre opération a eu lieu dans le même hôpital, l'hôpital Foch à Suresnes (Hauts-de-Seine), entre deux sœurs. 

Il y a moins de deux ans, Misha naissait après une greffe d'utérus réalisée sur sa maman, atteinte du syndrome Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser. Une première en France. Cette pathologie touche une femme sur 4 500 en France, dont Nathalie*, qui vient, elle aussi, de recevoir une greffe d'utérus : celui de sa sœur.

Greffe d'utérus entre deux sœurs : 19 h 30 d'opération

L'histoire de Nathalie et Sylvie* est relatée sur le site du Parisien. Le 17 septembre 2022, Sylvie, 41 ans et maman de deux garçons, a fait don de son utérus à sa petite sœur, Nathalie, 36 ans, née sans utérus. Après 13 heures d'opération pour prélever par chirurgie robotique l'utérus de Sylvie, 6 h 30 pour l'implanter sur Nathalie, puis 15 jours d'hospitalisation toutes les deux, elles ont la certitude que la greffe a réussi.

Auparavant, les ovocytes de Sylvie avaient été prélevés et mis en fécondation avec le sperme de son conjoint. 17 embryons ont été formés et congelés. Ils seront transférés dans l'utérus greffé au printemps 2023. D'ici-là, les deux femmes sont étroitement suivies par l'équipe médicale, et sont toujours en arrêt de travail. Même si l'opération chirurgicale est loin d'être routinière et représente une lourde épreuve physique et psychologique, Nathalie se réjouit auprès du Parisien : « Quand, à 17 ans, on m’a annoncé mon syndrome, il n’y avait aucun horizon. Aux jeunes femmes qui l’apprennent aujourd’hui, je dis : regardez, il y a un espoir. »

Environ 80 greffes et 50 bébés dans le monde

À l'hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine), ce n'était pas une première pour l'équipe du professeur Jean-Marc Ayoubi. Ils ont déjà procédé à une telle opération en mars 2019, entre Déborah, receveuse, et Brigitte, donneuse, mère et fille. Une petite Misha est née à la suite de cette greffe, en février 2021, après une FIV et une césarienne. Déborah attend aujourd'hui son second enfant. Pour le professeur Ayoubi, qui a la volonté que le plus grand nombre profite de cette technique, cette deuxième greffe démontre « que ce n’était pas un feu de paille, que ça se structure. »

Environ 80 greffes ont été réalisées, dans le monde, à ce jour, et une cinquantaine de bébés en sont nés. La première naissance après une greffe d'utérus a été obtenue en Suède en 2014. En France, d'autres hôpitaux ont fait des demandes pour pouvoir en réaliser, notamment le CHU de Limoges, qui travaille sur la possibilité de greffes avec des donneuses en état de mort cérébrale, ce qui soulève des problématiques éthiques et nécessite la validation de plusieurs organismes médicaux. 

 

*les prénoms ont été changés

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