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Prolapsus, incontinence, complications post-accouchement : le collège des gynécologues appelle à un plan national pour mieux les prendre en charge

Publié le par Hélène Bour

Suite au scandale des implants vaginaux, le Collège national des gynécologues obstétriciens de France (CNGOF) appelle à une meilleure prise en charge des patientes atteintes de troubles périnéaux.

L’actualité santé de ces derniers jours a été marquée par les témoignages édifiants et bouleversants de femmes ayant subi de graves complications suite à la pose d’implants vaginaux, censés soigner une incontinence urinaire ou une descente d’organes (prolapsus).

Face à ces cas dramatiques, le Collège national des gynécologues obstétriciens de France (CNGOF) a publié un communiqué (Source 1) où il appelle à un plan national de prise en charge des troubles périnéaux.

Des complications rares mais très sévères

Les patientes souffrant d’incontinences, de descentes d’organes ou de séquelles de leurs accouchements représentent plus d’une femme sur cinq et présentent parfois des handicaps très sévères ; plus de la moitié d’entre elles nécessiteront une prise en charge chirurgicale, souvent mais pas toujours, avec mise en place d’un dispositif médical”, constate ainsi le CNGOF. Or, ce dernier indique que les complications de ces dispositifs sont parfois extrêmement lourdes, même si elles restent “très rares au vu de l’ensemble des patientes traitées (plus d’un million de poses ces 20 dernières années)”.

Au vu de l’absence d’alternatives thérapeutiques simples et mini-invasives, le CNGOF appelle donc à un plan national de prise en charge des troubles périnéaux, incluant prolapsus, incontinences urinaires et séquelles d’accouchement. « Il doit être élaboré et piloté en collaboration avec les autorités de tutelle, les associations de patientes mais aussi les sociétés savantes et Académies de médecine et de chirurgie, ainsi que les différents professionnels de santé impliqués », détaille le CNGOF.

Formation, concertation, et recherche d’alternatives viables

Le but étant de garantir ce qui apparaît pour le Collège comme des points clés :

  • une prise en charge rapide dans un centre multidisciplinaire en cas de complications sévères ;
  • une formation spécifique des professionnels prenant en charge les patientes concernées par ces troubles périnéaux ;
  • la mise en place d’un registre national des patientes chez qui ces implants vaginaux ont été posés ;
  • le développement d’alternatives à ces implants si décriés, dans le cadre de programmes de recherche renforcés (“par exemple les injections péri-urétrales, non remboursées”, précise le communiqué).

Notons qu’un arrêté daté du 23 octobre 2020 (Source 2) encadre la pose de ces implants vaginaux. Il précise notamment que « l’intervention doit être précédée d’une évaluation initiale en consultation, d’un bilan urogénital de l’incontinence urinaire et, le cas échéant, neurologique dans le respect des recommandations en vigueur et d’une concertation pluridisciplinaire », et que les patientes doivent être dûment informées quant aux différents traitements disponibles, aux risques et avantages de chacun, et à la conduite à tenir en cas de complications.