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Pourquoi les sucres ne sont pas tous égaux pour l’organisme

Publié le par Alexandra Bresson

Bien que l'effet néfaste des sucres raffinés sur la santé ait fait l'objet de nombreuses recherches, une étude démontre une nouvelle fois leur impact à long terme sur les troubles métaboliques comme le diabète par rapport à la consommation d'édulcorants naturels, qui représentent une alternative moins nocive.

Le sucre est à consommer avec une grande modération car il peut provoquer des caries, favoriser une prise de poids et entraîner à long terme des maladies comme le diabète. La solution ? Apprendre à lire les étiquettes pour comparer les teneurs en sucres des produits et savoir faire la différence entre le sucre « visible » comme la cuillère de sucre en poudre ajoutée dans le yaourt et le sucre caché, présent à l’état naturel dans certains aliments (fruits, lait, féculents) ou ajouté lors de la fabrication de nombreux produits courants (viennoiseries, chocolat, gâteaux, jus de fruits...). Car il y a « sucres » et « sucres », et leurs effets ne sont pas les mêmes sur l'organisme, comme le rappelle une récente étude.

Menée par des chercheurs de l'Université Laval et publiée dans la revue “Nutrients”, celle-ci indique en effet que les sucres peu ou pas transformés, en particulier le sirop d'érable, la mélasse et le sirop d'agave provoqueraient une réponse métabolique de l'organisme moins dommageable que les sucres raffinés comme le sucrose et le fructose. Les chercheurs ont soumis des rats à une diète riche en graisses et en sucres pendant 8 semaines. En plus, ces animaux ingéraient quotidiennement une solution contenant soit 1 g de sucre raffiné, du sucre de table (sucrose) ou du fructose, ou 1g de sucre peu transformé : du sucre de canne, du miel, de la mélasse ou du sirop d'érable, d'agave, de maïs ou de riz brun.

Plusieurs effets néfastes des sucres raffinés sur l'organisme

« Cet apport supplémentaire en sucres augmentait d'environ 4% de leur consommation quotidienne d'énergie. », précise le Pr André Marette, qui a participé à l'étude. Les chercheurs se sont intéressés aux répercussions métaboliques de l'ingestion de ces sucres sur la glycémie (taux de sucre dans le sang), la résistance à l'insuline (hormone impliquée dans la régulation du taux de glucose dans le sang), l'accumulation de lipides dans le foie et l'inflammation du foie chez ces souris. Leurs analyses montrent que les sucres peu transformés, comme le sirop d'érable et d'agave, induisent une réponse inflammatoire du foie et une résistance à l'insuline moins élevées que celles produites par les sucres raffinés.

« Contrairement aux sucres raffinés, les sucres peu transformés contiennent un mélange de sucres, entre autres des sucres complexes qui sont moins facilement assimilables. En plus, ils renferment des vitamines, des minéraux et surtout des polyphénols qui pourraient atténuer les effets néfastes des sucres sur le métabolisme. », ajoute le Pr André Marette. Si les conclusions de cette étude ne doivent pas être interprétées comme un encouragement à ajouter des sucres peu transformés à la quantité totale de sucres présente dans son alimentation au quotidien, elles indiquent toutefois qu'il pourrait y avoir des avantages métaboliques à remplacer les sucres raffinés par des sucres peu transformés.

« Nous consommons déjà bien assez de sucre comme ça. Par contre, notre étude a démontré des effets positifs chez les animaux de laboratoire avec une substitution correspondant à 4% de la consommation calorique quotidienne. Nous croyons qu'il s'agit d'une cible réaliste et atteignable chez l'humain. », conclut le Pr André Marette. Les chercheurs ont d'ailleurs entrepris une autre étude clinique qui permettra de mesurer les effets d'une telle substitution chez une quarantaine de personnes, et dont les résultats seront connus en 2021. A noter que pour les enfants, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) propose de ramener l’apport en sucres à moins de 5% de l’apport énergétique total.

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