Beaucoup de parents souhaitent favoriser l’autonomie chez leurs enfants, en les encourageant à faire des choix. Cependant, Antoine Périer, pour Ouest France, souligne qu’il est important d’accompagner cette démarche en aidant les enfants à comprendre que choisir implique également renoncer. Pour illustrer ce point, le psychologue raconte une anecdote dans laquelle, une simple question sur le choix d'un yaourt à la vanille ou à la fraise a déclenché une série de colères chez un enfant qui regrettait sa décision initiale. « Ce qui est arrivé à ces parents est une situation courante. Cela illustre cette envie de rendre les enfants autonomes très tôt en les exhortant à faire des choix, tout le temps. » explique le docteur en psychologie.
Le psychologue alerte contre la « tyrannie du désir »
Antoine Périer précise que les enfants ne sont pas « des adultes en miniature ». Ils ont besoin de temps pour développer leur rapport au monde, apprendre à gérer les frustrations nécessaires et comprendre que le désir immédiat n'est pas toujours un modèle de fonctionnement serein. Le psychologue met en garde contre la « tyrannie du désir » qui peut être alimentée par la tendance à répondre immédiatement à tous les souhaits des enfants.
Le docteur en psychologie, explique que les enfants et les parents évoluent dans une société axée sur l'individualisme et le narcissisme. La réalisation personnelle passe avant « la dépendance du rapport aux autres qui, elle, nous permet de vivre en société ».
« Un juste équilibre entre un oui, c’est possible et un non, ça ne l’est pas »
Selon lui, pour éviter de surcharger les enfants de décisions qu'ils ne sont pas encore prêts à prendre, il faut « un juste équilibre entre un oui, c’est possible et un non, ça ne l’est pas ou bien il faudra accepter la mise en suspens de cette envie ». De plus, dans une ère numérique où tout est instantané et abondant, Antoine Périer souligne le défi supplémentaire que cela représente pour les tout-petits. « Tout y est à disposition. Alors c’est difficile ensuite, au quotidien, d’être confronté à la réalité d’autorités, parentales ou institutionnelles, qui n’offrent pas cet espace de choix sans fin. » explique-t-il. Ce contraste peut être particulièrement difficile à gérer tant pour les enfants que les adolescents.