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Pourquoi il faut éviter de consoler les enfants avec leur aliment préféré

Publié le par Hélène Bour

Il peut être tentant de donner à son enfant son repas préféré pour le consoler ou le déstresser. Mais en réalité, ça n’est pas une bonne idée, puisque cela pousse à l’alimentation émotionnelle. Explications.

L’alimentation dite “émotionnelle”, c’est-à-dire celle qu’on adopte en cas de baisse de morale, de stress ou de tout autre élément perturbant, n’est pas héritée de la génétique, mais influencée par l’environnement domestique, explique une nouvelle étude. Ainsi, le fait qu’un adulte ait ou non recours à l'alimentation émotionnelle vient des attitudes de ses parents à son égard lorsqu’il était enfant.

Publiée ce 19 juin dans la revue Pediatric Obesity, cette étude révèle que les gènes ne jouent qu’un rôle mineur dans le phénomène d’alimentation émotionnelle des jeunes enfants, et que par conséquent, celui-ci est plutôt acquis par des habitudes alimentaires orchestrées par les parents.

Ici, les chercheurs ont étudié les habitudes alimentaires de 398 jumeaux britanniques de 4 ans, issus de l'étude TWINS Early Development Study (TEDS). La moitié des jumeaux provenaient de familles dont les parents étaient obèses, ce qui les exposait davantage au risque d’obésité, tandis que l’autre moitié étaient élevés dans des familles à l’IMC normal. Les parents ont détaillé les habitudes alimentaires de leurs enfants et leur tendance à manger selon leurs émotions – par exemple le fait que l’enfant veuille manger plus lorsqu'il est irritable ou moins lorsqu'il est triste.

Les scientifiques ont alors observé très peu de différence entre les jumeaux, qu’ils soient vrais ou faux jumeaux, suggérant que l’environnement alimentaire avait plus d’influence que les gènes.

Un comportement alimentaire qui augmente le risque d’anorexie, de boulimie et d’obésité

Les résultats ont été surprenants parce que des études antérieures ont montré que d’autres comportements alimentaires sont fortement influencés par les gènes dans la petite enfance, comme le fait d’être pointilleux sur la nourriture. Nous ne savons pas grand-chose sur les conséquences physiques et mentales de l’alimentation émotionnelle durant l’enfance, parce que les études suivant ces enfants sur de nombreuses années n'ont pas été faites. Cependant, une tendance à vouloir manger davantage en réponse à des émotions négatives pourrait être un facteur de risque pour le développement de l'obésité, et une suralimentation ou une sous-alimentation émotionnelles pourraient jouer un rôle important dans le développement de troubles alimentaires tels que l'anorexie mentale ou la boulimie. Il est crucial de comprendre comment ces tendances se développent, car cela aide les chercheurs à prodiguer des conseils sur la manière de les prévenir ou de les traiter”, a souligné le Dr Clare Llewellyn, auteur principal de l’étude.

L’équipe appelle donc les parents à la prudence quant à l’alimentation émotionnelle. Mieux vaut apprendre l’enfant à faire face à ses émotions et à les évacuer autrement que par l’alimentation, par la pratique d’un sport ou d’une activité artistique par exemple.

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