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Pourquoi faut-il nettoyer son smartphone quotidiennement en période de pandémie

Publié le par Alexandra Bresson

Des spécialistes en santé rappellent dans la revue américaine “The Conversation” que les téléphones portables sont très souvent couverts de germes, même en temps normal. Les désinfecter quotidiennement pourrait ainsi aider à empêcher significativement la propagation de maladies dans le monde, à l'instar du COVID-19.

Quand on sort de son foyer en cette période d'épidémie de coronavirus, il est recommandé de ne pas toucher les surfaces fréquemment manipulées par d’autres (boutons, caddies de supermarché), d'éviter de se toucher le visage et de se laver les mains de retour à domicile. Il existe en effet un risque de contamination par les surfaces, comme le rappelle le gouvernement dans son point d'informations. Selon les dernières publications scientifiques, le virus peut survivre sous forme de traces plusieurs heures à plusieurs jours sur une surface contaminée par des gouttelettes. Et même si sa charge virale diminue rapidement, mieux vaut, par principe de précaution, procéder à un nettoyage domestique régulier.

Dans un article publié dans la revue “The Conversation”, des chercheurs américains révèlent qu'un paramètre est souvent oublié en ce qui concerne les conseils de nettoyage et d’hygiène pour éviter la présence du coronavirus chez soi et en extérieur : les téléphones portables. En effet, ces derniers se sont intéressés à la façon dont ils transportent des agents pathogènes infectieux tels que les bactéries et les virus, et en ont conclu qu'ils font bel et bien office de « cheval de Troie » en ce qui concerne la transmission communautaire (lieu de travail, milieux médicaux, transports publics, navires de croisière, avions...) lors de pandémies comme le SRAS-CoV-2, le nouveau coronavirus responsable du COVID-19.

Pourquoi le risque de contamination est très présent

Ainsi, « les téléphones portables sont largement négligés du point de vue de la biosécurité. », alertent-ils. Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont passé en revue les données de 56 études menées entre 2005 et 2019 (terminées avant l'apparition du SRAS-CoV-2) qui analysaient les pathogènes trouvés sur les téléphones mobiles. Les études ont révélé qu'en moyenne 68% des téléphones étaient contaminés, un nombre susceptible d'être inférieur à réalité, car la plupart d'entre elles visaient à identifier uniquement les bactéries, voire des types spécifiques de bactéries. Il n'y avait par ailleurs aucune différence entre les téléphones des travailleurs de la santé et ceux du grand public.

Qu'est-ce que cela implique en termes de santé ? Étant donné que les virus comme le SRAS-CoV-2 peuvent survivre sur des surfaces de quelques heures à quelques jours ou semaines, une personne infectée par le coronavirus « contaminera » probablement son téléphone portable. Or, « le virus peut ensuite se propager du téléphone vers d'autres personnes par contact direct ou indirect. », précisent les chercheurs, qui estiment donc que les téléphones portables et autres systèmes à écran tactile ont peut-être contribué à la propagation rapide du COVID-19 dans le monde. Car les téléphones portables seraient selon eux des « porteurs » de maladie idéals en raison de leur omniprésence dans notre quotidien.

Des téléphones touchés jusqu'à 5 000 fois par jour

S'ils peuvent être si souvent contaminés, c'est parce qu'ils peuvent recevoir des microbes ou virus via des gouttelettes, des dépôts de nutriments qui les aident à prospérer (pendant que nous mangeons) ou encore via de la matière fécale (avec une utilisation dans la salle de bains et les toilettes). Outre cette exposition fréquente aux organismes pathogènes, les téléphones portables sont transportés partout : à la maison, au travail, au restaurant, en vacances... Qui plus est, « ils fournissent un environnement à température contrôlée qui aide les agents pathogènes à survivre, car ils sont transportés dans des poches ou des sacs à main et sont rarement éteints. », ajoutent les chercheurs.

Pourtant ceux-ci sont rarement désinfectés. Comme l'explique The Conversation, « les gens touchent leurs téléphones en moyenne trois heures par jour, plus de 5 000 fois par jour pour les super-utilisateurs.» Les chercheurs recommandent donc aux autorités publiques de mettre en œuvre des campagnes pour encourager une hygiène efficace des mains, mais aussi la désinfection des portables et appareils à écran tactile (dans les écoles, bars, EPHAD, aéroports...). « Sans cet effort, la campagne mondiale de santé publique pour le lavage des mains pourrait être moins efficace. Nous devons le faire tout le temps, en particulier lors d'une épidémie comme la pandémie de COVID-19. », concluent-ils.

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