N’importe quel sportif de haut niveau pourra le confirmer. Pour être performant, une condition s’impose : être bien dans son corps, bien sûr, mais aussi et surtout dans sa tête. Alors, lorsqu’Amel Majri, milieu de terrain de l’Olympique lyonnais, a appris qu’elle serait du voyage en Australie pour le Mondial, la question d’emmener sa petite Maryam, alors âgée de 9 mois, s’est posée. « Le coach m’en a parlé et m’a rassurée, confie l’athlète au journal L’Équipe. Il m’a dit : « On fera tout pour que tu sois dans les meilleures conditions. On sent que dans son discours, il veut qu’on soit pleinement investies, que rien ne nous préoccupe. Encore plus moi, dans mon cas, avec ma fille ».
Sa nounou à ses côtés pendant le Mondial
Le débat d’emmener sa fille ou non clos, il restait à trouver la bonne organisation pour que l’équilibre entre performance sportive et bien-être personnel soit respecté. Comment concilier entraînements, matchs et vie de groupe avec son bout de chou ? Pour simplifier sa tâche de maman et en accord avec le staff des Bleues, la joueuse a embarqué dans ses valises, direction l’Australie, sa nounou !
Si le salaire de cette dernière est payé par Majri, le reste est pris en charge par la Fédération française de football, à savoir les billets d’avion, ainsi que l’hébergement à l’hôtel. Autre inquiétude : le sommeil. Bien dormir est une condition absolue pour ces compétitrices. La joueuse a donc coupé la poire en deux. La nounou dort avec le bébé dans une chambre collée à celle de la maman, ce qui permet à la footballeuse de profiter de vraies nuits de sommeil, tout en étant rassurée.
« C’est encore un tabou »
Amel Majri n’est pas la seule maman à participer à cette Coupe du monde. La sélection américaine, notamment, semble en avance sur son temps. Depuis le milieu des années 1990, dix-sept ont évolué en équipe nationale tout en étant maman. Pour cette Coupe du monde, elles seront trois accompagnées de leur bambin (Alex Morgan, Crystal Dunn et Julie Ertz).
Petit à petit donc, les mentalités évoluent dans le bon sens. « Je remercie les femmes passées avant moi qui se sont battues pour les femmes athlètes, a ainsi déclaré l’Américaine, Alex Morgan, méga-star du Soccer dans son pays. C’est encore un tabou. Nous essayons donc toujours de faire tomber certaines barrières. »