Post-partum : un médicament pourrait réduire le risque de dépression, selon une étude

Publié le par Guillaume Botton

Une étude publiée ce 11 avril révèle qu’un dérivé de la kétamine donné à la mère après la naissance pourrait diminuer le risque de dépression après la grossesse.

L'eskétamine v a-t-il permettre de lutter contre la dépression post-partum ? Un essai clinique, réalisé en Chine, visant à éviter la dépression post-partum chez les mères qui ont déjà subi des symptômes dépressifs pendant leur grossesse, tend à la démontrer. Les résultats ont été publiés ce 11 avril 2024 dans le British Medical Journal (BMJ). L'eskétamine donc, donnée en injection, sert à la base de produit anesthésiant. Mais ses propriétés antidépressives font l'objet de recherches depuis plusieurs années. Certaines autorités sanitaires, comme la Food and Drug Administration (FDA) américaine, l'ont déjà approuvée comme antidépresseur. Selon les conclusions de cette enquête scientifique, "chez les mères atteintes de dépression prénatale, une seule dose peu élevée d'eskétamine, administrée peu après l'accouchement, a réduit d'environ trois quarts les épisodes dépressifs majeurs (dans un délai) de 42 jours après la naissance."

Des résultats à relativiser

Dans cette étude, les chercheurs ont constitué un groupe de plusieurs centaines de mères qui présentaient des symptômes dépressifs pendant leur grossesse. Dans les 40 minutes suivant l'accouchement, la moitié d'entre elles ont reçu une injection d'eskétamine, et l'autre un placebo.  Quarante-deux jours plus tard, moins de 7% du premier groupe avait enregistré un épisode dépressif majeur, contre un quart du second groupe.
Des effets secondaires ont certes été observés en grand nombre, mais ils se résorbent d'eux-mêmes en moins d'une journée. Si ces résultats semblent plaider pour une efficacité de l'eskétamine dans cette indication, ils doivent être relativisés par plusieurs limites de l'étude.
Tout d’abord, les femmes ciblées présentaient des symptômes dépressifs prénataux plutôt légers. Il est donc difficile de dire si l'eskétamine est suffisante quand la dépression prénatale est plus lourde. Enfin, et surtout, l'étude s'arrête un peu plus d'un mois après l'accouchement. On ne peut donc déterminer à quel point cette injection protège durablement de la dépression, ou si des effets secondaires peuvent réapparaître après plusieurs semaines.

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