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Pollution : certains placards de cuisine contiendraient des produits nocifs

Publié le par Hélène Bour

Des scientifiques ont détecté la présence de PCB (biphényle polychloré) dans des cuisines de particuliers. Considérés comme cancérigènes, ces composés seraient des sous-produits des enduits des meubles de cuisine. Le point.

C’est sans doute le dernier endroit où l’on souhaiterait retrouver des polychlorobiphényles, ou PCB, composés cancérigènes et perturbateurs endocriniens, si tant est qu’on souhaite réellement les retrouver quelque part.

Des scientifiques de l’Université de l’Iowa (Etats-Unis) révèlent en effet avoir détecté des PCB dans des cuisines de particuliers, à des niveaux importants.

Si ces composés toxiques sont interdits depuis des décennies aux Etats-Unis comme en France, on en retrouve encore dans l’environnement, car ce sont des polluants organiques persistants, qui peinent à être éliminés. Il n’est pas rare d’en retrouver dans les rivières, dans les nappes phréatiques ou même dans les tissus graisseux humains.

Soucieux de mesurer les concentrations en PCB autour et dans les habitations des habitants de l’Iowa, les chercheurs, dont les travaux sont publiés dans la revue Environmental Science & Technology (ACS Publications), ont entrepris d’effectuer quelques analyses.

A l’aide d’échantillons d’air, les chercheurs ont mesuré les concentrations en PCB à l’intérieur et à l’extérieur de 16 résidences, du 22 août au 2 octobre 2017. Ils ont ainsi trouvé, à des niveaux bien plus élevés que prévu, des PCB-47 et PCB-51 neurotoxiques, ainsi que des PCB-68, également classés comme cancérigène, mutagène et reprotoxique (CMR), comprendre que ces composés peuvent entraîner des cancers, des mutations génétiques et des anomalies du système reproducteur.

Les concentrations mesurées semblaient dépendre de l’année de construction de la maison, avec des niveaux plus élevés pour les maisons récentes. Après avoir testé les émissions de PCB d’articles ménagers et de matériaux de la maison (poêles, murs, planchers etc.), les chercheurs ont découvert que les BCP “flottaient” surtout dans l’air de la cuisine, au niveau des armoires et placards. Selon les scientifiques, les PCB pourraient être un sous-produit de la dégradation du peroxyde de 2,4-dichlorobenzoyle, un ingrédient qui entre souvent dans la composition du mastic et des enduits utilisés pour construire les placards de cuisine modernes.

Cette découverte, qui devra toutefois être confirmée à grande échelle par de nouvelles analyses, met en lumière une potentielle nouvelle source de pollution de l'environnement aux PCB.

Une raison de plus d’aérer régulièrement, et de surveiller attentivement la composition des matériaux de la maison, et d’opter autant que possible pour des matériaux écologiques, ne serait-ce que par mesure de précaution.

Source : Science Daily