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Plus de 1700 noyades dénombrées en France ce milieu d'été

Publié le par Alexandra Bresson

L'Agence Santé Publique France a lancé une enquête au début de l'été 2018 pour recueillir l’ensemble des cas de noyades survenues afin de guider les actions de prévention et de réglementation. Son troisième volet montre une augmentation des noyades accidentelles par rapport à la dernière étude menée en 2015, notamment chez les enfants de moins 6 ans.

Tout au long de l'été, l'agence sanitaire Santé Publique France conduit une enquête appelée « Noyades 2018 » pour recenser toutes les noyades, quelle qu’en soit l’intentionnalité (accidentelle, suicidaire, criminelle), suivies d’une prise en charge hospitalière ou d’un décès. Lancée le 1er juin et menée jusqu'au 30 septembre en France (métropole et outre-mer), elle recense déjà trois points épidémiologiques, le plus récent en date étant les résultats provisoires correspondant aux noyades enregistrées entre le 1er juin et 09 août 2018. La description précise de l’ensemble de ces noyades (caractéristiques des victimes, circonstances des noyades) permettra de mieux guider les actions de prévention.

Les derniers résultats de l'enquête indiquent ainsi qu'entre le 1er juin et le 09 août 2018, 1 758 noyades ont été dénombrées en France, suivies de 373 décès (21 %). Des chiffres plus élevés que ceux de la précédente enquête de ce genre menée à la même période en 2015 et où 858 noyades ont été recensées, note Santé Publique France. « Cette augmentation peut s’expliquer pour partie par des conditions climatiques en termes de températures particulièrement favorables à la baignade, et pour partie par une amélioration du système de surveillance des noyades. On observe également une augmentation des noyades suivies de décès en 2018 par rapport à 2015 (373 vs 329). », explique-t-elle.

Tous les âges et tous les lieux sont concernés

Ces 1 758 noyades se répartissent en 902 noyades accidentelles, dont 198 décès, 84 noyades intentionnelles (suicide, tentative de suicide, agression), dont 40 décès et 772 noyades d'origine encore indéterminée (en cours d’investigation) dont 135 décès. Sur les 902 noyades accidentelles, 329 ont eu lieu en mer et 278 en piscine tous types confondus. En ce qui concerne ce milieu plus précisément, 182 de ces noyades ont eu lieu en piscine privée familiale, dont 75 % concernaient des enfants de moins de 6 ans. Les autres 96 noyades se sont produites en piscine privée à usage collectif (hôtel camping...) et en piscine d’accès payant et 49 % concernaient des enfants de moins de 6 ans.

En outre, parmi les 307 noyades en mer, 112 cas concernaient des personnes de 65 ans ou plus, et 57 concernaient des personnes âgées de 45 à 64 ans. Le reste des noyades accidentelles se sont produites en cours d'eau (13%), en plan d'eau (14%) et dans d'autres lieux (baignoires, bassins...) (3%). Des chiffres montrant de fait que « les noyades concernent tous les âges et tous les lieux. », indique Santé Publique France. Si les noyades accidentelles concernent davantage les enfants de moins de 6 ans (255 dont 20 suivies d’un décès) il se trouve que la proportion de celles qui sont suivies d'un décès augmente avec l’âge : elle est de 8 % chez les moins de 6 ans contre 36% chez les 65 ans et plus.

Baignade des enfants : ne pas les quitter des yeux

« Chez les moins de 6 ans, on observe une augmentation des noyades accidentelles en 2018 par rapport à 2015 (255 vs 137) mais pas des noyades suivies de décès (20 vs 19). Chez les 65 ans et plus, on observe en 2018, 160 noyades accidentelles dont 58 sont suivies de décès. Pour les noyades accidentelles dans les autres classes d’âge, les évolutions entre 2018 par rapport à 2015 sont moins marquées. », notent les experts. A noter que tous âges confondus, les noyades accidentelles suivies d’un décès se font plus importantes en mer (32%) puis en cours d'eau (25%) et enfin en piscine (17%). Seulement, parmi les 20 décès d’enfants de moins de 6 ans, 16 ont eu lieu en piscines privées familiales.

C'est pourquoi Santé Publique France tient à rappeler que quel que soit le lieu de l’activité nautique (mer, lac, piscine, etc.), un enfant doit toujours être surveillé. Les précédentes études du même genre ont permis d'établir qu'un enfant peut se noyer sans bruit, en moins de trois minutes, dans vingt centimètres d’eau. Afin de diminuer les risques, il est conseillé de l'équiper de brassards (marquage CE et norme NF 13138-1) et de lui apprendre à nager dès 4-5 ans, selon les capacités de l’enfant, pour tous à partir de 6 ans. Pour les adultes, il est surtout conseillé de choisir les zones de baignade surveillées, où l’intervention des équipes de secours est plus rapide et de tenir compte de sa forme physique.

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