Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Paquets de tabac neutres : une politique efficace chez les adolescents

Publié le par Alexandra Bresson

A la suite de l’instauration des paquets de tabac neutres en France, les adolescents sont de moins en moins nombreux à fumer leur première cigarette, selon les résultats d'une étude basée sur une enquête téléphonique ayant interrogé 2 000 adolescents avant et après leur mise en place.

Avec 78 000 décès chaque année, le tabac est la première cause de mortalité évitable en France. Face à ce constat, le ministère de la Santé a notamment décidé de mettre en place les paquets neutres pour réduire drastiquement l’attractivité du tabac, surtout auprès des jeunes, en contrant les effets du marketing. Ceux-ci ont tous la même forme, la même taille, la même couleur, la même typographie, sont dénués de logos et sont porteurs de nouveaux avertissements sanitaires visuels mettant en avant la dangerosité du tabagisme. Plus de deux ans après l'application de cette mesure, quel bilan peut-on établir ? Une étude publiée par des chercheurs français* affirme que celle-ci semble porter ses fruits.

Cette étude porte le nom de « DePICT » (Description des Perceptions, Images et Comportements liés au Tabac) et a consisté à interroger par téléphone deux vagues différentes de 6 000 personnes (4 000 adultes et 2 000 adolescents à chaque fois) sur leur perception du tabagisme. L'une juste avant la mise en place des paquets neutres, et l'autre un an après. Les chercheurs ont étudié plus spécifiquement les résultats de l’enquête chez les adolescents de 12 à 17 ans. Les résultats montrent que 1 jeune sur 5 (20,8%) a expérimenté le tabac pour la première fois, contre 1 sur 4 en 2016 (26,3%) et ce, même en prenant en compte leurs caractéristiques démographiques et socio-économiques.

Le fruit de plusieurs politiques de prévention ?

Cette baisse est par ailleurs plus marquée chez les jeunes filles : 1 sur 10 (13,4%) contre 1 sur 4 (25,2%). Les résultats indiquent également que les jeunes interrogés un an après le lancement des paquets neutres sont désormais également plus susceptibles de considérer le tabagisme comme « dangereux » (83,9% contre 78,9% en 2016) et de déclarer « avoir peur de ses conséquences » (73,3% contre 69,2%). Ils sont également moins susceptibles d’affirmer que leurs amis ou leur famille acceptent le tabagisme (16,2% contre 25,4% et 11.2% contre 24,6%). Enfin, les jeunes fumeurs sont également moins attachés à leur marque de tabac en 2017 par rapport à 2016 (23,9% contre 34,3%).

Selon les auteures de l’étude, ces résultats « montrent que le paquet neutre pourrait contribuer à dénormaliser le tabac chez les jeunes et à en diminuer l’expérimentation ». Elles précisent aussi que « l’effet global serait dû aux politiques de lutte contre le tabac incluant la mise en place des paquets neutres, les augmentations de prix faites et annoncées, et les campagnes de sensibilisation. » Les études à venir se concentreront sur l'impact de ces dernières sur la consommation régulière de tabac chez les adolescents. En 2016, le ministère de la Santé a également lancé l'opération « Moi(s) sans tabac », grand défi collectif pour inciter le maximum de fumeurs à arrêter de fumer pendant 30 jours.

*Des chercheurs de l’Inserm au sein du laboratoire de recherches en épidémiologie sociale de l’Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique (Inserm/Sorbonne Université).

Sujets associés