Le pays est encore sous le choc du violent séisme qui a frappé la région de Marrakech ce vendredi 8 septembre 2023 faisant près de 3 000 mort selon le dernier bilan provisoire. Depuis, les terribles témoignages se multiplient pour raconter la terreur, mais aussi la solidarité qui s'organise auprès des victimes. Bloquée au Maroc avec son fils Avyn depuis 10 mois, Ayem Noura bien crû voir sa dernière heure arriver cette nuit-là. En duplex avec BFMTV, elle raconte ce qu'elle a vécu.
"J'étais à mon domicile avec mon petit garçon et je venais d'annuler un dîner donc j'aurais pu me retrouver en plein centre de Marrakech à vivre cette catastrophe. (...) Dieu merci j'étais à la maison à ce moment-là", a-t-elle raconté avec émotion. Et d'ajouter : "Le petit dormait dans sa chambre, moi j'étais dans mon salon quand la maison a bougé dans tous les sens. Tout ce qui était vaisselle, tout ce qui était accroché au mur, tout est tombé par terre. C'était impossible de marcher. J'ai voulu me rendre rapidement, mon instinct maternel, dans la chambre pour mettre en sécurité mon fils bien que je ne l'étais pas moi-même." Heureusement, son petit garçon n'a rien eu et s'est à peine rendu compte des secousses. "Figurez-vous qu'entre le moment où j'ai voulu le récupérer et le moment où j'ai voulu le porter pour le mettre dans mes bras, le séisme s'est arrêté donc il n'a senti que la fin. Il s'est réveillé en pleurant étant donné que je l'ai réveillé pas très doucement. Avec la peur et la précipitation, il s'est réveillé du coup en pleurant en me disant : 'Maman qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'il se passe ?' Je n'avais pas les mots."
"J'ai vu la fin"
Comme il est recommandé en cas de séisme, Ayem est ensuite sortie de sa maison afin d'éviter de se retrouver ensevelie en cas d'effondrement. "J'ai serré Avyn très fort dans mes bras, je suis tout de suite sortie de la maison, il n'y avait plus de lumières, plus rien, j'ai dû prendre le téléphone, allumer la lampe torche du téléphone pour pouvoir sortir". Mais une fois dehors, au milieu du chaos, Ayem a eu très peur. "Comme l'électricité était coupée je n'ai pas pu sortir par le portail donc on s'est retrouvé à un moment enfermés dans notre maison. Dieu merci il y avait la possibilité de l'ouvrir de manière manuelle, j'ai quitté les lieux parce que j'ai peur que la maison nous tombe dessus, la maison bougeait dans tous les sens, il y a des fissures sur les murs, enfin je vous passe les détails du cauchemar..." Et de conclure avec ses mots glaçants : "Pour moi ça n'a pas duré 30 secondes, ça a duré plusieurs minutes. En tout cas c'était interminable, c'était choquant, j'ai vu la fin tout simplement".
Ayem n'a pas donné d'information quant à son conflit avec son ex-mariqui, aux dernières nouvelles, refusait toujours de lui donner le passeport d'Avyn, condamnant la maman et le petit garçon à rester au Maroc, sans possibilité de rentrer en France.