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Soutien aux Iraniennes : des personnalités françaises se coupent les cheveux face caméra

Publié le par Marion Bellal

Depuis la mort de Mahsa Jina Amini, le 16 septembre 2022, les manifestations ne faiblissent pas en Iran, et les soutiens internationaux se multiplient. En France, des actrices, chanteuses et militantes coupent une mèche de leurs cheveux afin d'afficher leur soutien au mouvement des femmes iraniennes. 

À 22 ans, Mahsa Jina Amini est décédée le 16 septembre, trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire de la République islamique, pour une mèche de cheveux dépassant de son voile. Sa mort a soulevé des vagues de protestations et de manifestations dans de nombreuses villes iraniennes, d'une ampleur rare. Pour afficher leur soutien aux revendications des femmes iraniennes, manifestant au péril de leur vie, des actrices, chanteuses et activistes françaises ont coupé, face caméra, une mèche de leurs cheveux.

“Bella Ciao” en persan

En fond sonore, on entend un magnifique “Bella Ciao” en persan, le célèbre chant italien de révolte et de liberté (et repris récemment par La Casa de papel). Entonné d'une voix superbe par une femme à l'identité secrète, les cheveux à découvert, cet hymne émouvant est devenu le symbole de la lutte des femmes en Iran.

Avec le collectif Soutien Femmes Iran, de nombreuses personnalités publiques françaises se sont engagées. Parmi elles, on peut citer Alexandra Lamy, Charlotte Gainsbourg et Jane Birkin, Isabelle Adjani, Juliette Binoche ou encore Mélanie Laurent : dans de courtes vidéos face caméra, toutes coupent une mèche de leurs cheveux, dans un geste de soutien. Un geste repris aux Iraniennes, nombreuses à avoir coupé leurs cheveux, voire à s'être rasé la tête, en signe de protestation.

« Ces femmes, ces hommes, demandent notre soutien. Leur courage et leur dignité nous obligent »

En commentaires de la vidéo, elles rappellent que « ce peuple n'espère qu'un accès aux libertés les plus essentielles. Ces femmes, ces hommes, demandent notre soutien. Leur courage et leur dignité nous obligent.
Il est impossible de ne pas dénoncer encore et toujours cette terrible répression. Les morts et les mortes se comptent déjà par dizaines, parmi lesquels des enfants. Les arrestations ne font que grossir le nombre des prisonniers et prisonnières déjà détenus en toute illégalité et trop souvent torturés.
»

À l'origine de ce mouvement, on retrouve trois avocats : Richard Sédillot, spécialisé dans la défense des droits de l’homme, Julie Couturier, bâtonnière de Paris, et Christiane Feral Schuhl, ancienne présidente du Conseil national des barreaux. L'actrice Julie Gayet, ayant participé à l'écriture du texte accompagnant la vidéo, insiste sur France Inter« Les Iraniennes ont besoin de savoir qu’elles ne sont pas seules. Le silence peut être la pire des violences. »

Mouvement des femmes en Iran : déjà 92 personnes tuées

En parallèle de cette vidéo, près d'un millier de personnalités du cinéma en France ont signé une tribune nommée « Femme, vie, liberté », soit le mot d’ordre des manifestations en Iran. Les signataires, dont Léa Seydoux, Marion Cotillard, Thierry Frémaux, Julia Ducournau et Audrey Diwan, expriment collectivement leur « soutien aux femmes iraniennes qui luttent aujourd’hui pour leur liberté au péril de leur vie, et au peuple iranien qui soutient courageusement leur révolte »« Nous appelons tou·te·s celles et ceux qui s’insurgent contre l’assassinat de Mahsa Amini et la répression massive, brutale et meurtrière, ordonnée par les autorités iraniennes, à exprimer haut et fort leur solidarité à l’égard du peuple iranien, martèlent-ils. Le combat universel pour les femmes, pour la vie et pour la liberté est aussi le nôtre. »

Selon l'ONG Iran Human Rights, au moins 92 personnes ont été tuées lors des répressions des manifestations. Le précédent mouvement de revendications de cette ampleur remonte à 2019 et était lié à une hausse du prix de l'essence. Plus de 300 personnes avaient alors été tuées en seulement 3 jours, selon l'organisation Amnesty International.

S'exprimant dimanche 2 octobre, Ali Khamenei, guide suprême de l'Iran, a reconnu que Mahsa Jina Amini avait « sûrement été frappée » par la police des mœurs lors de son arrestation, mais condamne le mouvement de manifestations. Lundi 3 octobre, le mouvement a atteint une trentaine d'universités et de nombreuses étudiantes et étudiants ont été arrêté.e.s par le régime. Le lendemain, devant le département des sciences de l'université de Mashhad, ils chantaient « Ce n’est plus une manifestation, c'est le début d'une révolution ! ».