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Micro-crèches : des plaintes déposées par les familles

Publié le par Guillaume Botton

Dans son édition du 4 avril, Le Parisien pointe de graves dysfonctionnements dans certaines micro-crèches. Un papa a ainsi porté plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui ».

 

Y a-t-il un problème avec les micro-crèches privées, ces petites structures créées en 2010 et pouvant accueillir jusqu’à 12 enfants ? Aujourd’hui, 57 000 tout-petits y sont gardés sur tout le territoire. Le Parisien, dans son édition du 4 avril pointe en tout cas un réel malaise.

Un papa porte plainte après une série de grosses négligences.

Nicolas Havette est le papa d’un petit garçon de 2 ans. Le Parisien, qui l’a interviewé, a rencontré un homme très remonté. Cela fait plusieurs semaines qu’il ne décolère pas contre Babybulle, une micro-crèche de Poissy (Yvelines) où était gardé son fils. Début février, son enfant a été à deux doigts de sortir de l’établissement… qui donne sur une avenue. Un événement qui aurait pu virer au drame, et qui s’ajoute à de nombreux autres griefs faits par ce papa. Ce dernier accuse Babybulle d’une série de grosses négligences : manque de sécurité sur le site, comportements inappropriés du personnel et pis, « soupçons de maltraitance ». Au début du mois de mars, il a donc déposé une main courante contre Babybulle et devait, lundi 4, porter plainte pour « délaissement de mineurs » et « mise en danger de la vie d‘autrui ». 

Des cas aussi à Neuilly-sur-Marne, Cannes et Montauban…

Selon Le Parisien, cette micro-crèche ne serait pas la seule en France à connaître certains dysfonctionnements. Ainsi, le quotidien note également qu’à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), une dizaine de parents ont retiré leur progéniture d’une micro-crèche privée baptisée BB Doudou, en portant également plainte. Il signale également la fermeture de deux autres micro-crèches privées, à Cannes et à Montauban, sans en préciser les raisons.

Une directrice de micro-crèche : « Ça peut vite déraper… »

Interviewée dans le journal, une directrice de micro-crèche tente d’expliquer ces difficultés, qui laissent planer l’ombre du doute sur ces structures : « Une micro-crèche, c’est facile à monter quand on a un peu de trésorerie, et le gestionnaire ne doit pas être obligatoirement diplômé. Sauf que le soir, tard, ou le matin, tôt, il arrive qu’une seule personne s’occupe de l’ensemble des enfants, alors ça peut vite déraper », précise-t-elle. Cyrille Godfroy, co-secrétaire général du Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) confirme ces propos : « Certains gestionnaires privés lucratifs entretiennent des taux d’encadrement réduits pour gagner sur la masse salariale, confirme-t-il. Il faut ajouter à cela les difficultés du Covid, le manque de reconnaissance du secteur, la pénurie de personnel, les bas salaires, la réforme d’Adrien Taquet qui a fait baisser les taux d’encadrement… ». Il regrette également les contrôles, trop peu nombreux selon lui, des PMI (services de protection maternelle et infantile).

« Le risque zéro n’existe pas »

Ce constat, Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèche, le modère. Au Parisien toujours, elle assure ainsi que « s’il y a des dysfonctionnements humains, ils sont marginaux et pas plus importants qu’ailleurs. Le risque zéro n’existe pas. »