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Marina Ovsyannikova : que risque l'héroïne du JT russe, mère de 2 enfants ?

Publié le par Mathilde Saez

Sa vidéo sur laquelle elle brandit une pancarte contre le guerre en Ukraine en plein JT russe a fait le tour du monde. Mais qui est Marina Ovsyannikova et surtout, que risque-t-elle aujourd'hui ?

Lundi soir, en plein JT de la chaîne de télévision d'Etat russe Pervi Kanal, une femme a fait irruption derrière la présentatrice en brandissant une pancarte sur laquelle sont écrites les phrases "Non à la guerre. Ne croyez pas à la propagande. On vous ment, ici" et "les Russes contre la guerre", tandis qu'elle scande "Arrêtez la guerre ! Non à la guerre !". L'image a fait le tour du monde, et sur les réseaux sociaux, l'intervenante est qualifiée d'héroïne quand on sait combien les citoyens russes sont muselés. Toute contestation des décisions du gouvernement sont passibles de prison et le terme "guerre" est même interdit.

Une guerre fratricide

Cette femme, cette "héroïne", c'est Marina Ovsyannikova. Elle est productrice au sein de la chaîne Pervi Kanal. Sur une vidéo publiée sur ces réseaux sociaux avant son intervention, elle explique son geste : "Mon père est ukrainien, ma mère est russe. Ils n'ont jamais été ennemis. Le collier que je porte est le symbole de la nécessité pour la Russie d'arrêter immédiatement cette guerre fratricide. Notre peuple fraternel peut encore faire la paix". Elle explique aussi qu’elle travaille "malheureusement" depuis plusieurs années pour Pervi Kanal, une chaîne de télévision qui "promeut la propagande du Kremlin". "J’ai honte d’avoir laissé des mensonges se dire à la télévision, d’avoir laissé les Russes être zombifiés" ,regrette-t-elle.

Jusqu'à 15 ans de prison

La journaliste de 44 ans a été immédiatement arrêtée après son intervention. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié mardi cette protestation d’acte de "hooliganisme". Son acte est passible d'une peine de prison de 15 ans depuis le vote d'une nouvelle loi au début du mois condamnant fermement la liberté d'expression dans le pays. Mais sans doute grâce à l'indignation générale de la communauté internationale, Marina Ovsyannikova a été libérée après une première audience. Elle a tout de même été reconnue coupable d’avoir commis une "infraction administrative" et condamnée à payer une amende de 30 000 roubles (environ 250 euros au taux actuel).

 

La jeune femme n'est pas sortie d'affaire pour autant : son avocat craint en effet des poursuites au pénal, qui elles, seraient passibles de lourdes peines de prison. La meilleure défense que puisse avoir Marina Ovsyannikova, c'est de ne pas être oubliée. Emmanuel Macron s'est d'ailleurs dit prêt à l'accueillir en France afin de lui offrir une protection. De son côté, Leonid Volkov, proche de l’opposant le plus connu de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny (empoisonné puis emprisonné), a assuré sur Twitter être "prêt à payer [son] amende" et celle de "tout autre employé de la chaîne qui ferait de même".

Une mère de famille heureuse

Avant d'être devenue le symbole d'une résistance russe qui s'oppose à la guerre, Marina Ovsyannikova était une Russe particulièrement active sur les réseaux sociaux (aujourd'hui en grande partie bloqués par le gouvernement). Sur sa page Facebook, elle dit avoir fait ses études à l'université d'État du Kouban en Russie, une faculté publique située dans la ville de Krasnodar, avant de rejoindre l'Académie russe de la fonction publique et de l’économie nationale (RANEPA), une université de Sciences économiques et humaines relevant du gouvernement russe, dont elle est sortie diplômée en 2005. Elle se décrit aussi comme une "star de la natation" et une "mère heureuse" de deux jeunes enfants, un garçon et une fille, qu'elle n'hésitait pas à afficher sur Instagram à l'occasion de vacances en Italie, en Suisse ou en Autriche.