Le constat est implacable. En 1975, les familles monoparentales représentaient 9,4 % des familles françaises contre… 25 % de nos jours. Et dans presque 9 cas sur 10, c’est une femme qui en est à la tête. Or, en 2023, le congé maternité est de 16 semaines, que l’on soit maman solo ou qu’il y ait un papa. En somme, la loi ne fait aucune différence.
Penser à l’enfant avant tout
Une injustice selon Marie-Pierre Rixain, député Renaissance de l’Essonne, qui vient de déposer une proposition de loi afin que les mamans solo puissent cumuler les jours du congé maternité avec ceux du congé paternité, c’est-à-dire ajouter 28 jours, soit la durée du congé paternité. L’argument de la députée, interrogée par le Parisien, est limpide : « Ses besoins sont identiques et nous devons permettre à chaque enfant, quelle que soit la structure familiale dont il est issu, de bénéficier du même temps d’accompagnement parental ». La proposition de loi va même encore plus loin. Si la maman solo le souhaite, elle pourra désigner une personne de son choix qui disposera de ces 28 jours, et des indemnités journalières forfaitaires, pour l’aider à accueillir son enfant.
L’Espagne pionnière…
Une initiative qui s’inscrit dans le sens de l’histoire. En janvier 2023, en Espagne, un tribunal a autorisé une mère solo à cumuler son congé maternité avec le congé paternité. En plus des 16 semaines prévues par la loi hispanique pour les mamans, la femme a pu ajouter 16 autres semaines, soit la durée du congé paternité en Espagne.
L’exemple de la PMA
Autre argument avancé par Marie-Pierre Rixain, également présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, à l’Assemblée nationale : la légalisation de la PMA pour toutes : « Je pointe là un trou dans la raquette. Dans la mesure où la PMA pour toutes, incluant les femmes célibataires, a été votée, leurs enfants doivent pouvoir bénéficier des mêmes droits. Ne pas le permettre reviendrait à n’envisager qu’un seul modèle familial, biparental, sans tenir compte de la diversité des familles ».
Les associations se félicitent de cette initiative
Cette initiative est saluée par les associations de mères célibataires, et notamment l’association Mam’ensolo (3600 membres). Pour Bénédicte Blanchet, vice-présidente de l’association, interrogée toujours par Le Parisien, il est temps que la loi évolue : « C’est un droit qui nous paraît indispensable. Beaucoup de nos adhérentes regrettent ne pas pouvoir faire appel à une sœur ou une amie pour les épauler. Si nous avons choisi de vivre une parentalité en solo, cela ne veut pas dire que nous sommes esseulées ».