Deux ans après la diffusion d'un premier état des lieux sur l'Aide Sociale à l'Enfance, qui avait entraîné des annonces du gouvernement, Zone Interdite est retourné dans les foyers, voir si les choses avaient changé. Le constat est sans appel : rien n'a bougé. Le documentaire diffusé sur M6 témoigne même de situations particulièrement sordides qui ont provoqué la colère et l'indignation des téléspectateurs.
On y découvre la légèreté avec laquelle sont traités les placements en famille d'accueil d'adolescents à problèmes, sans que ni l'identité du couple, ni leur casier judiciaire ne soit vérifié. A l'inverse, on assiste aussi au manque de suivi et d'aide aux familles d'accueil lorsque celles-ci font face à des enfants violents. En témoigne ce couple de retraités dont la petite-fille de 2 ans et demi a été sauvagement assassinée par un ado de 12 ans au comportement inquiétant, signalé à l'ASE à de multiples reprises sans qu'aucune réponse ne soit jamais donnée.
Cette fois, Zone Interdite est sorti des foyers pour également s'intéresser aux hôtels sociaux. Des hôtels bas de gamme, souvent insalubres, sans lesquels sont placés les adolescents mineurs, faut de place en foyer. Les téléspectateurs ont alors découvert, horrifiés, le calvaire de Camille, 16 ans, qui vit cloîtrée dans sa chambre sans fenêtre sans le moindre horizon pour son avenir. Mais aussi des pensionnaires qui se prostituent ou travaillent main dans la main avec les dealers du quartier sans que les éducateurs, pourtant parfaitement au courant, n'agissent, car ils n'ont de toute façon, "rien de mieux à leur proposer".
Chambre de 9m2 sans fenêtre, déscolarisation, détresse psychologique, voilà le quotidien de Camille, 16 ans. Comme elle, près de 10 000 enfants seraient parqués dans des hôtels sociaux en raison d'un système saturé.
— Zone Interdite (@ZoneInterdite) October 16, 2022
📺 Ce dimanche dans #ZoneInterdite à 21:10 sur M6 pic.twitter.com/Oi7PxhPAqK
"C'est pas de la maltraitance car elle a été maltraitée toute sa vie"
— Verrine acide (@verrinacide) October 16, 2022
Mais quelle horreur... quelle horreur... #ZoneInterdite
En tout, 308 000 mineurs et 32 160 jeunes majeurs de 18 à 21 ans sont concernés par "la protection de l'enfance" qui semble tenir très mal son nom. Une fois encore, après la diffusion du documentaire, le gouvernement assure qu'il va agir, que ce sujet fait partie de ses priorités, mais ici, plus personne n'y croit. D'autant que les familles d'accueil, maillon essentiel de la protection de l'enfant, sont âgées et se font de plus en plus rares. "Près de la moitié partira à la retraite d’ici 5 ans" rappelle le réalisateur. Une situation alarmante, qui n'est pas près de s'arranger.
Ce reportage est effroyable. Je n’ai pas les mots. On nous explique que les enfants placés «pour les mettre en sécurité» finissent entre les mains de n'importe qui, dans des conditions plus que misérables, et sans aucune vérification. Cela fait froid dans le dos #ZoneInterdite
— Emmanuelle Brisson (@EmmanuelleBris4) October 16, 2022
La directrice adjointe de l’ASE du Nord qui ment face cam et qui en plus évoque le meurtre d’un bébé avec un sourire, c’est ces gens là, pour qui tout va bien, qu’on paye pour gérer ces enfants, une HONTE! #ZoneInterdite
— Jeff (@DMMNJ1995) October 16, 2022
Franchement je suis devant #ZoneInterdite je suis choquée, je suis écœurée, je suis révoltée. C'est une HONTE. UNE HONTE.
— fauve (@lesmotsdusoleil) October 16, 2022