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Les syndromes pseudo-grippaux qui surviendront cet été ne seront pas tous des cas de Covid-19

Publié le par Alexandra Bresson

L'Académie nationale de médecine alerte sur le fait que bien que des symptômes de type fièvre, fatigue, céphalées et douleurs musculaires soient susceptibles d'être liés au coronavirus, ces derniers peuvent aussi être causés par des zoonoses, des maladies fréquentes en été qui provoquent dans un premier temps des syndromes pseudo-grippaux, à l'instar de l'encéphalite à tiques.

Si tous les ans à la mauvaise saison, une foule de gens se presse chez le médecin avec une forte fièvre, des courbatures, un mal de tête et des douleurs musculaires et ressortent du cabinet médical avec un diagnostic de syndrome grippal, cela peut aussi se produire l'été. Tel est la mise au point qu'a tenu à faire l'Académie de médecine en cette période de coronavirus, et alors que la question se pose toujours de savoir si le virus pourra oui ou non disparaître avec l'arrivée des beaux jours. Ainsi, l'organisme indique que « le maintien d’une vigilance nécessaire à la surveillance épidémiologique de la Covid-19 ne doit pas faire oublier les syndromes pseudo-grippaux de l’été. »

Avec l'été qui se profile et la raréfaction des nouveaux cas de Covid-19 en France, l'Académie de médecine souligne que des syndromes pseudo-grippaux peuvent survenir en raison d'infections zoonotiques (se transmettent des animaux vertébrés à l'homme), fréquentes en cette période. Les pathogènes en cause peuvent être des bactéries, des virus ou des parasites, et parmi les maladies susceptibles d'être transmises, l'Académie cite l'encéphalite à tiques (désignée par l’acronyme TBE, pour Tick-borne encephalitis), la fièvre Q due à la bactérie Coxiella burnetii, la maladie de Lyme, l'anaplasmose granulocytaire, la tularémie, la leptospirose aussi nommée « maladie des rats », ou encore l'hépatite E.

Une morsure de tique peut provoquer un syndrome pseudo-grippal

Par ailleurs, d'autres types d'infections (entéroviroses, mycoplasmoses, chlamydioses) peuvent aussi provoquer des syndromes pseudo-grippaux. A titre d'exemple, l'Académie de médecine cite la survenue d’un foyer d’encéphalite à tiques ou TBE dans le bassin d’Oyonnax (dans l’Ain) qui a d’abord fait évoquer le diagnostic de Covid-19. « En effet, l’évolution biphasique caractéristique de la TBE commence par un syndrome pseudo-grippal pendant 2 à 4 jours, suivi une à deux semaines plus tard d’une seconde phase caractérisée par une méningo-encéphalite chez un tiers des malades. », note-t-elle. Ce foyer comprenant un total de 26 personnes était d'origine alimentaire (fromage au lait cru de chèvre).

Une première en France, car l'encéphalite à tiques est transmise à l’homme lors d’une morsure de tique porteuse du virus. L'Académie fait savoir qu'avec une incidence moyenne de 20 cas par an, la France n’est pas une région d’endémie pour la TBE, mis à part le signalement en 2016 de 54 cas en région alsacienne. Mais cette zoonose semble en phase de recrudescence, car elle progresse de façon importante dans les pays frontaliers (Suisse et Allemagne). Comme la TBE, plusieurs infections estivales (fièvre Q, maladie de Lyme, anaplasmose) sont transmissibles par une morsure de tique (en particulier Ixodes ricinus) pouvant parfois inoculer de manière simultanée plusieurs agents pathogènes.

Les tests utilisés pour détecter le Sars-CoV2 recommandés

Prudence donc face à ce risque lors de sorties au vert. D'autant que les recensements effectués par l’application « Signalement Tique » ont montré que ces dernières ne se produisent pas uniquement pendant les sorties en forêt : elles ont aussi lieu dans un tiers des cas dans des jardins privés et des parcs publics. S'ajoute à cela le fait que, les signalements ayant doublé par comparaison avec les années précédentes, l’année 2020 pourrait être une année « où les tiques sont particulièrement actives », craint l'Académie, qui recommande ainsi de prévenir les morsures en appliquant les recommandations habituelles pour les promenades en forêt,mais aussi dans les jardins et parcs publics.

Mais reste que dans ce contexte de pandémie de COVID-19, dont les symptômes légers sont de la fièvre, de la fatigue, une toux, des maux de tête, des courbatures et des essoufflements, celle-ci recommande de recourir « systématiquement » au diagnostic de laboratoire devant toute suspicion clinique. Et ce via les deux tests disponibles : la technique « RT-PCR » et le test sérologique pour détecter des anticorps dans le sang. En cas de négativité répétée de ces tests, c'est alors qu'il faudra évoquer une infection zoonotique devant tout syndrome grippal estival, « en particulier lorsqu’il s’agit d’un foyer de plusieurs personnes atteintes dans une région riche en tiques. », conclut l'Académie.

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