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Les « pannes sexuelles », un problème d’actualité pour une majorité de Français

Publié le par Alexandra Bresson

Une enquête Ifop menée à l'échelle nationale indique que la gent masculine semble de plus en plus affectée par les troubles de l'érection, notamment à cause du stress. Mais les Français semblent peu enclins à avoir recours à des médicaments sexo-actifs comme le Viagra.

Le 15 octobre 1998, le Viagra était enfin autorisé à la vente dans les pharmacies françaises. A l’occasion du 20e anniversaire de sa commercialisation en France, l’Ifop publie une grande enquête visant à évaluer le rapport des Français, mais aussi des Françaises, à la « panne sexuelle » : est-elle toujours taboue ? Les résultats montrent en premier lieu que les problèmes de dysfonctions érectiles sont loin d’être un phénomène marginal qui n’affecterait qu’une minorité de Français... Au contraire, puisque cette étude révèle qu’en France, une large majorité des hommes initiés sexuellement (64%) ont déjà souffert d’un problème d’érection au moins une fois au cours de leur vie, dont 28% régulièrement.

Pour un peu plus d’un homme sur deux (54%) ce genre d’expérience n’est pas qu’un souvenir lointain ou de jeunesse, car ils ont connu une défaillance sexuelle au cours de l’année. Ce problème s’avère d’autant plus préoccupant que la prévalence des dysfonctionnements érectiles semble en progression constante depuis le début des années 2000 : de 44% en 2005 à 64% treize ans plus tard (2018). Quant aux femmes interrogées, leurs réponses permettent de confirmer cette impression, puisque six femmes sur dix déclarent avoir déjà eu un partenaire qui a eu un problème de ce type, soit une proportion qui a elle aussi fortement progressé depuis un sondage similaire réalisé en 2001 (25%).

La « panne » n’est pas toujours une étape traumatisante

Ces dysfonctionnements érectiles affectent d’abord les jeunes qui entament leur vie sexuelle (44% de jeunes de moins de 25 ans), avant de diminuer fortement chez les trentenaires et quadragénaires (38% à 39%) puis d’augmenter avec l’âge pour atteindre des sommets chez les plus de 70 ans (80%). « Mais les difficultés de la fonction érectile croissent aussi avec l’ancienneté de la relation de couple : elles sont non seulement élevées chez les « vieux couples » (64% dans les couples de plus de 20 ans), mais aussi dans les premières années d’une relation (60% chez les couples de moins de 3 ans), sans doute en raison d’un déficit de connaissances entre partenaires », précisent les auteurs de l'enquête.

Cette « panne » semble aussi plus fréquente dans les milieux les plus affectés par le stress au quotidien comme les habitants de l’agglomération parisienne (58% affectés au cours de l’année) mais surtout les CSP + : 67% chez les dirigeants d’entreprise contre 46% des ouvriers. « Ce clivage tient peut-être aux conditions de travail nerveusement plus difficiles qui affectent les hommes occupant des postes à responsabilités et, à l’inverse, à une éventuelle sous-déclaration des hommes des milieux populaires où il est difficile d’admettre de telles défaillances au regard de l’importance qu’ils donnent à la force physique et sexuelle dans leurs représentations de la masculinité », ajoutent les experts.

Contrairement à certaines idées reçues autour du « traumatisme » que peut engendrer cet événement, celui-ci n’est pas si important : à peine plus d’un homme sur deux se dit avoir été préoccupé par son dernier problème d’érection, dont à peine 15% très préoccupés. Cet impact n’en reste pas moins conséquent chez les moins de 35 ans (64%), « plus imprégnés que la moyenne des Français par l’idée popularisée par les films X selon laquelle un mâle doit avoir une érection soutenue en toutes circonstances », selon les auteurs. Enfin, vingt ans après la commercialisation du Viagra, force est de constater que les Français sont encore peu nombreux (15%) à avoir essayé un médicament de ce type.

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