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Les mères qui travaillent sont jusqu'à 40% plus stressées que la moyenne

Publié le par Alexandra Bresson

Concilier vie privée et travail à plein temps n'est pas chose facile, ce qui explique pourquoi les mères de famille seraient particulièrement en proie au stress et ce de manière chronique, alertent des chercheurs qui l'ont démontré d'un point de vue biologique.

Le stress chronique est le résultat d’une exposition répétée et dans la durée à des sources de stress. Le travail est un vecteur important, et d'autres situations peuvent s'y ajouter ou l'engendrer. Ainsi, de nouvelles recherches menées par des chercheurs de l'Université de Manchester ont révélé que les biomarqueurs (caractéristique biologique mesurable liée à un processus normal ou non) pour le stress chronique sont 40% plus élevés chez les femmes qui élèvent deux enfants et travaillent à temps plein. Un stress ressenti si important que des améliorations de postes comme le télétravail ou des horaires plus flexibles n'y changeraient rien, la meilleure solution étant de diminuer les heures de travail.

Pour en venir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les données de 6 025 participants à une étude nationale visant à rassembler des informations sur leur vie professionnelle tout en mesurant leur taux d'hormones et pression artérielle. Ils ont alors constaté que le niveau global de 11 biomarqueurs directement liés au stress chronique, y compris les hormones liées au stress et la pression artérielle, était 40% plus élevé si les femmes travaillaient à temps plein tout en élevant deux enfants par rapport aux femmes travaillant à plein temps sans enfants. Les femmes travaillant à temps plein et élevant un seul enfant avaient quant à elles un niveau de biomarqueurs supérieur de 18%.

Les parents de jeunes enfants particulièrement concernés

Ces derniers ont également constaté que les femmes avec deux enfants travaillant moins grâce à un temps partiel, au partage de poste et à des conditions de travail flexibles d'une durée déterminée, avaient des niveaux de stress chronique 37% moins élevés que celles avec des emplois où le travail flexible n'était pas disponible. Enfin, les mères qui travaillaient avec des horaires souples ou à domicile, mais sans réduction globale du temps de travail, ne présentaient aucune réduction du stress chronique. Qu'en est-il des hommes ? Les marqueurs de stress chroniques étaient également plus faibles s'ils diminuaient leur temps de travail et dans ce cas, l'effet était à peu près le même que chez les femmes.

« Les conflits travail-famille sont associés à une tension psychologique accrue, et à des niveaux de bien-être inférieurs », expliquent les chercheurs. « Les parents de jeunes enfants sont particulièrement exposés à ce risque. Des conditions de travail qui ne sont pas flexibles pour répondre aux exigences de la vie de famille, telles que des heures tardives, pourraient avoir un impact négatif sur les réactions de stress d'une personne. » Or, ils tiennent à rappeler que le stress chronique n'est pas sans affecter la santé. Comme l'explique la Fédération Française de Cardiologie (FFC), il a une incidence directe sur le cœur pouvant conduire au développement de maladies cardio-vasculaires.

C'est pourquoi les scientifiques mettent avant l'importance pour une mère de famille de pouvoir bénéficier de pratiques de travail flexibles, celle lui convenant le mieux, pour atteindre un équilibre satisfaisant entre travail et vie personnelle. « Cela devrait réduire ce conflit travail-famille, et donc modérer certains facteurs de stress », concluent les chercheurs. A noter que s’il est difficile de supprimer le stress, il est possible d’apprendre à le gérer dans l’objectif de le diminuer. La FFC recommande ainsi de manger équilibré, de dormir entre 7 à 8 heures par nuit, de s’accorder des moments de détente, de fixer des objectifs atteignables avec son employeur, ou encore de se « déconnecter » du travail à la maison.

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