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Les jeunes femmes peuvent encore subir des examens pelviens inutiles

Publié le par Alexandra Bresson

Une étude américaine révèle que beaucoup d'examens pelviens sont effectués sur des femmes en bonne santé entre 15 et 20 ans, alors qu'ils ne sont pas toujours nécessaires. Car dans la majorité des cas, ces patientes n'en avaient pas besoin.

L'examen pelvien est aussi appelé examen gynécologique ou examen interne. Il s'agit de l'examen physique des organes du bassin que le médecin effectue par le vagin. Selon la Société Canadienne du Cancer, les femmes commencent habituellement à passer des examens pelviens une fois qu’elles sont devenues actives sexuellement ou qu’elles atteignent l’âge de 18 ans. Ces derniers peuvent être pratiqués pour vérifier la taille et la position des ovaires, de l’utérus, des trompes de Fallope, du vagin et du col de l’utérus, pour aider à trouver la cause d’une douleur ou de saignements ou écoulements anormaux, ou encore pour vérifier s’il y a des problèmes comme des fibromes utérins ou des kystes ovariens.

Mais des chercheurs de l'université de Californie à San Francisco (États-Unis) mettent en garde dans une récente étude publiée dans la revue JAMA Internal Medicine : les examens pelviens ne sont pas forcément recommandés pour la plupart des femmes mineures lors d'une visite de santé de routine, mais trop de jeunes femmes subiraient inutilement ce test. Ce qui peut conduire à des résultats faussement positifs et donc à un surtraitement, mais surtout provoquer une anxiété importante chez la jeune patiente. Par examen pelvien, les chercheurs entendent le fait d'insérer un ou deux doigts gantés dans le vagin de la patiente et de placer l’autre main sur la partie inférieure de l’abdomen.

« Pas nécessaires avant d'obtenir la plupart des contraceptifs »

« Les récents rapports des médias ont attiré l'attention sur des examens gynécologiques inappropriés chez les jeunes femmes », explique le Pr George F. Sawaya, auteur principal de l'étude. « Les parents d'adolescentes et de jeunes femmes doivent savoir que les examens pelviens ne sont pas nécessaires avant d'obtenir la plupart des contraceptifs et ne sont souvent pas nécessaires pour dépister les IST. » L'étude précise que cet examen se déroule souvent à l'occasion de la réalisation d'un frottis cervico-vaginal, pour dépister le cancer du col de l'utérus. Or, selon l'American College of Obstetricians and Gynecologists, le frottis n'est pas recommandé chez les femmes de moins de 21 ans.

« De plus, les principales organisations professionnelles déconseillent d'effectuer des examens pelviens chez les femmes asymptomatiques qui ne sont pas enceintes », précisent les chercheurs. En France, un premier frottis à l’âge de 25 ans, puis deux frottis à un an d’intervalle sont recommandés selon l'Assurance maladie qui précise que si les résultats sont normaux, un frottis tous les trois ans suffit. Pourquoi débuter à cet âge ? L'Institut national contre le cancer précise que le risque de cancer du col de l'utérus est assez rare avant l'âge de 25 ans car ce type de cancer met plusieurs années avant de se développer à la suite d'une infection chronique par le papillomavirus humain.

Bien connaître les situations où l'examen n'est pas indispensable

Dans le cadre de leur étude, les chercheurs ont classé l'examen pelvien en deux types : médicalement indiqué ou potentiellement inutile. L'examen pelvien était considéré comme médicalement indiqué s'il était effectué pendant la grossesse ou en association avec l'utilisation d'un dispositif intra-utérin, ou dans le cadre du traitement d'une MST. Ils ont estimé qu'environ 2,6 millions de jeunes femmes ayant subi un examen pelvien au cours de l'année précédente, dont plus de la moitié (54,4 %) étaient potentiellement inutiles. De plus, ils ont découvert que près d'un cinquième des femmes plus jeunes que l'âge recommandé avaient subi un frottis au cours de la dernière année.

Par ailleurs, les jeunes femmes qui avaient été dépistées pour une infection sexuellement transmissible étaient 60 % plus susceptibles de subir un examen pelvien, par rapport à celles qui n'avaient pas été dépistées. Celles qui utilisaient une contraception hormonale autre que le DIU étaient 31 % plus susceptibles de subir un examen pelvien, par rapport à celles qui n'avaient pas recours à cette méthode de contraception. « Cette étude suggère que les fournisseurs de soins de santé et les jeunes femmes doivent communiquer clairement et souvent sur le meilleur moment pour effectuer ces tests. Nous voulons nous assurer que les directives sont suivies », concluent les chercheurs.

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