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Les Françaises, peu épanouies sur le plan sexuel et sentimental

Publié le par Alexandra Bresson

Un sondage Ifop réalisé dans un contexte sanitaire particulier montre que les Européennes sont loin de bénéficier du même degré de bien-être sexuel et affectif. La comparaison montre notamment que c'est en France que l’on compte le moins de femmes satisfaites sous la couette.

 

Dans ce contexte de pandémie durable, nocive pour le bien-être mental de la population en général, quel est l’état de la sexualité des Européennes ? Une question à laquelle à souhaiter répondre l'Ifop, avec un sondage mené pour The Poken Company.  Cet « Observatoire de la sexualité féminine » réalisé auprès de 5 025 femmes vivant dans les cinq plus grands pays européens (Espagne, Italie, France, Allemagne, Royaume-Uni) se penche non seulement sur le degré de bien-être sexuel et sentimental des Européennes à l’heure de la crise du Covid-19, mais aussi sur la fréquence de leurs activités sexuelles et les différences de pratiques sexuelles entre les grandes aires culturelles.

Réalisée en mars 2021 dans une période de confinement ou de couvre-feux quasi-généralisés, l'étude tend à montrer une montée de l’inactivité sexuelle : 37% des Européennes n’avaient pas eu de rapports sexuels au cours du dernier mois ayant précédé l’enquête (contre 32% en 2016). Mais c'est en France et au Royaume-Uni que les experts comptent le plus de femmes sexuellement inactives. C'est d'ailleurs dans l’Hexagone que l’on compte le plus de femmes insatisfaites de leur vie sexuelle : 35%, un niveau proche de celui observé en Italie (30%) et en Espagne (28%). Cet écart tend à se creuser au regard de la forte hausse de l’insatisfaction sexuelle féminine : +4 points entre 2016 (31%) et 2021 (35%) en France, contre une hausse moyenne de +1 point dans les 5 pays étudiés (28%).

La plus forte insatisfaction mesurée en France tient sans doute à des éléments culturels, comme l’injonction à la performance qui pousse à des pratiques qui ne sont pas les plus épanouissantes.

Un nombre de partenaires plus élevé chez les Européennes du Nord que du Sud

Très corrélé au degré d’insatisfaction sexuelle, le mécontentement de sa vie sentimentale atteint aussi des sommets en France (28%) et au Royaume-Uni (28%). De loin les plus épanouies sexuellement des 5 pays européens (77%), les Allemandes sont les moins nombreuses à exprimer leur mécontentement sentimental. Selon François Kraus de l'Ifop, « la plus forte insatisfaction mesurée en France tient sans doute à des éléments culturels, comme l’injonction à la performance qui pousse à des pratiques qui ne sont pas les plus épanouissantes, mais aussi à une pluralité de facteurs (forte consommation d’antidépresseurs, chômage élevé, stress lié à vie professionnelle, confinement…) qui s’avèrent défavorables à cet épanouissement, sans pour autant relever de leur sexualité stricto sensu. »

L'étude montre également que c'est dans les pays de culture germanique ou anglo-saxonne (Grande-Bretagne, Allemagne) que la proportion de femmes ayant eu plus de cinq partenaires dans leur vie est la plus forte (42% en Allemagne, 38% au Royaume-Uni). A l'inverse, c'est dans les pays méditerranéens que leur nombre est le moins élevé : 23% en Italie et 31% en Espagne. La raison : les premières sont moins soumises aux risques d’opprobre pesant encore sur les femmes qui multiplient les partenaires. Avec 37% des Françaises interrogées ayant eu au moins 5 partenaires dans leur vie, ces dernières se rapprochent des sociétés où une certaine éthique « égalitaire » en matière de mœurs réduit les formes de stigmatisation qui peuvent entourer leurs comportements sexuels.

En dépit de cette montée générale de l’inactivité sexuelle, un clivage Nord/Sud persiste en Europe

Enfin, les Françaises occupent une autre situation intermédiaire entre ces différentes aires culturelles. Car en dépit de cette montée générale de l’inactivité sexuelle, un clivage Nord/Sud persiste au regard du profil des femmes ayant l’activité sexuelle la plus soutenue. La proportion de femmes ayant plus de 2 rapports sexuels par semaine est plus forte dans les pays méditerranéens (25% chez les Espagnoles, 19% chez les Italiennes) que dans les voisins situés au nord de la France (14% au Royaume-Uni, 15% en Allemagne, 18% en France). Toujours est-il que « cette enquête montre une tendance à une autonomie sexuelle croissante des Européennes sous l’effet d’un changement des représentations culturelles et discours publics sur le sujet.», conclut François Kraus.

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