Sommes-nous tous accros à nos écrans ? Un sondage BVA pour de la Fondation April indique qu'il s’agit bien d’un sujet de société majeur qui concerne tout le monde. Premier enseignement de ce baromètre : 72 % des Français pensent qu’il serait bénéfique pour leur santé de limiter le temps de connexion sur les écrans. Les résultats montrent en effet qu’ils y passent en moyenne 4 h 22 par jour et qu’ils y sont exposés de manière intense mais aussi multiforme (smartphone, tablette, ordinateur portable ou fixe). Ainsi, 42 % des Français possèdent trois écrans ou plus par personne et par foyer et zappent facilement de l'un à l’autre, les moins équipés étant les seniors (à seulement 11 %), avec un seul écran.
A noter que la taille du foyer est un facteur impactant sur le niveau d’équipement : 71 % des parents d’enfants de moins de 18 ans déclarent disposer de 4 outils numériques (contre 1 Français sur 5 en moyenne), les plus équipés étant les 35-49 ans. « Le smartphone reste l’outil connecté le plus possédé par les Français : c’est l’objet “doudou” pour 80 % d’entre eux… », indique ainsi la Fondation April. De fait, les 18-34 ans passent en moyenne 6 heures 28 par jour devant leurs écrans, suivis par les parents d’enfants de moins de 10 ans avec 6 heures 26 d’exposition. Enfin, tous âges confondus, 84 % des Français pensent que le fait d’être connecté « représente plus d’avantages que d’inconvénients. »
Se déconnecter, une aspiration plus ou moins partagée
Sur la question de la dépendance justement, les deux tiers de sondés avouent se sentir « dépendants » à leurs outils connectés et parmi eux, 29 % disent l'être « totalement » et se retrouver, pour certains, en « état de manque ». Une addiction davantage reconnue par les femmes (33 %) mais également par les cadres (44 %) et les parents d’enfants de moins de 10 ans (44 %)… Mais quand même loin derrière les 18-34 ans, qui s’avouent « totalement dépendants » à leurs écrans. En pratique, près de 7 Français sur 10 seraient d'ailleurs incapables de s'en passer plus d’une journée. « De l’hyperconnexion à l’addiction il n’y a donc qu’un pas que certains franchissent allègrement », estiment les auteurs du sondage.
Ces derniers se sont intéressés plus particulièrement à l'avis des parents d'enfants de moins de 10 ans, dont 89 % affirment que leur comportement dans ce domaine influence celui des enfants. Parmi les mesures pour limiter les conséquences sur leur bien-être, "montrer l’exemple en limitant soi-même le temps passé devant les écrans" (49 %) et "instaurer des règles de limitation de l’usage des appareils numérique (43 %)" sont les plus plébiscitées. Les Français sont aussi preneurs de solutions venant de l’extérieur, puisque près de 9 sondés sur 10 sont favorables à l’interdiction des téléphones portables dans les écoles et les collèges, en référence à la loi proposée par le ministre de l’Education Nationale.
Mais au-delà des enfants, les Français sont-ils réellement conscients de l’impact de l’hyperconnexion sur leur santé ? Toujours selon le baromètre, la moitié d'entre eux pensent que l’exposition aux écrans n’a aucun effet, tandis que 1/3 s’estiment mal informés sur le sujet et que seuls 14 % répondent très bien connaître les dangers qui y sont liés. Et, s’ils sont 86 % à avoir déjà entendu parler des conséquences de la lumière bleue, seuls 34 % ont paramétré leurs écrans. Mais la lumière bleue n’est pas le seul facteur à appréhender : pour la moitié des sondés, l’exposition aux écrans peut engendrer des impacts négatifs sur la vision (76 %), l’activité physique (57 %), le sommeil (56 %), la santé en général (47 %) et la qualité du temps libre et des loisirs (40 %).