Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Les Français se sentent-ils bienveillants ?

Publié le par Alexandra Bresson

La Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais a interrogé les Français sur leur connaissance de la notion de bienveillance et ce qu'elle représente à leurs yeux. Les résultats montrent notamment qu'elle constitue une valeur positive... que l’on attribue beaucoup plus à soi qu’aux autres.

“Bienveillance”, mot signifiant une disposition d'esprit inclinant à la compréhension, à l'indulgence envers autrui, selon le dictionnaire Larousse. Cette notion est-elle très répandue chez les Français ? La Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais a commandé à l’Ifop une enquête sur ce sujet. Les résultats indiquent qu'elle reste encore mal connue et assez floue au sein de la population. Ainsi, moins d’un Français sur deux (46%) en ont entendu parler, et seulement 19% d’entre eux voient précisément de quoi il s’agit. Il existe par ailleurs un fort effet générationnel, puisque 61% des jeunes âgés de moins de 25 ans connaissent cette notion, contre 37% des personnes âgées de 65 ans et plus.

Cependant, le sens que les sondés donnent à la bienveillance semble assez flou, relevant aussi bien de “l’empathie aux autres” (90%) que de l’idée de “prendre soin de soi pour bien prendre soin des autres” (83%). Il n'empêche qu'il s'agit d'une attitude perçue positivement, car 94% des Français y voient plus une qualité qu’un défaut et 88% un signe de force plutôt qu’un marqueur de faiblesse. Mais à propos des valeurs entourant la bienveillance, les Français affichent paradoxalement une différence de point de vue selon qu’ils s’auto-évaluent ou qu’ils jugent les autres : ils se trouvent quasiment tous bienveillants (95%) mais à peine plus de 50% des sondés estiment que les autres ne le sont pas.

Des chefs d'État rarement perçus comme bienveillants

Pour la Fondation Jasmin Roy, cette opposition révèle “une difficulté à faire confiance à ses pairs, une mauvaise perception égocentriste de la bienveillance et un besoin urgent à inviter la population à mettre en place des mesures permettant de développer leurs compétences émotionnelles et relationnelles. Malgré la grande popularité de la notion, les freins demeurent puissants, notamment parmi les hommes chez qui elle suscite “la crainte d’être trop sollicité” (83% contre 82% pour l’ensemble des sondés) ou de “ne pas se faire respecter” (76%, contre 73%). Autres raisons évoquées aussi bien par les hommes et les femmes : le “manque de temps” ou “la gêne”.

Sans surprise, le degré de bienveillance a tendance à varier beaucoup selon la proximité avec les personnes concernées, passant de 96% avec ses amis à 71% avec des inconnus dans la rue. Les sondés ont par ailleurs été interrogés sur les personnalités publiques qu'ils estimaient incarner le mieux cette notion. En ce qui concerne les principaux dirigeants politiques, le Premier ministre canadien Justin Trudeau apparaît comme le chef d'État le plus bienveillant (68%), devant la chancelière allemande Angela Merkel (61%), et loin devant Emmanuel Macron (36%). En queue du classement figure le président des États-Unis Donald Trump : moins de 10% des personnes interrogées le perçoivent comme bienveillant.

Côté journalistes politiques, à peine un tiers des Français (31%) saluent la bienveillance d’Éric Zemmour avec ses invités. Il se positionne à la dernière place du classement derrière Thierry Ardisson (51%) et Jean-Jacques Bourdin (50%). A l'inverse, des présentateurs/intervieweurs comme Nikos Aliagas, Laurence Ferrari ou David Pujadas paraissent bienveillants à plus de quatre Français sur cinq. Face à un concept encore méconnu de la majorité des Français, “il serait opportun d’investir pour en faire la promotion et, surtout, de s’entendre sur une définition claire et propre à toutes et tous”, conclut la Fondation.

Vous avez envie d’en parler entre parents ? De donner votre avis, d’apporter votre témoignage ? On se retrouve sur https://forum.parents.fr