Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Les Français ont des progrès à faire en matière d'hygiène corporelle

Publié le par Alexandra Bresson

Soixante-dix ans après l’enquête du magazine “Elle” qui fit scandale en mettant en évidence les conditions déplorables d’hygiène des Françaises, un sondage Ifop fait le point sur la propreté corporelle et domestique des Français. Alors que le respect des bonnes pratiques en la matière est plus que jamais d’actualité, les résultats montrent qu'elle est loin d'être acquise pour tous.

Les Français sont-ils vraiment propres ? La question se pose dans le contexte actuel de Coronavirus, où l’application des règles d’hygiène de base comme le lavage des mains après être allé aux WC ou avoir pris les transports en commun est désormais un enjeu de santé publique. C'est à cette occasion que l’Ifop a réalisé pour le compte de la société Diogène France, une nouvelle étude qui permet de faire le point sur la propreté des Français. Les résultats montrent que, si globalement l’hygiène des Français a radicalement changé depuis les années 1950, une part de la population reste encore éloignée des standards de propreté et des bons usages face aux infections virales saisonnières.

Aujourd’hui, alors que tout est mis en œuvre pour que l’hygiène soit accessible à tous, seuls 3 Français sur 4 procèdent à une toilette complète tous les jours. Les femmes se montrant plus exigeantes que les hommes : 81% des Françaises se lavent entièrement tous les jours, contre 71% des hommes. Comparée à leurs aînées dont l’Ifop avait mesuré les pratiques au début des années 50, l’hygiène des Françaises s’est beaucoup améliorée. En effet, la proportion de celles procédant quotidiennement au lavage du corps et du visage est passée de 52% en 1951 pour s’élever à 81%. Isolement géographique ou social, les ruraux, chômeurs, et femmes ne recevant personne à domicile sont davantage touchés.

Une fréquence de lavage des cheveux qui reste très genrée

Le fait qu’au début des années 50, seule une femme sur deux se lavait quotidiennement tenait à un manque d’accès au confort sanitaire de base. Mais si aujourd’hui, 88% des Français ont accès à une douche dans leur résidence, ils sont moins de deux sur trois à en prendre une tous les jours. Là aussi, la douche quotidienne a moins d’adeptes chez les hommes, en particulier chez ceux de 65 ans et plus qui ne sont que 36% à prendre une douche quotidiennement (contre 46% des femmes du même âge). « En dépit des larges progrès observés depuis l’après-guerre, des poches de saleté persistent dans certaines catégories de population comme les personnes âgées et isolées. », constate François Kraus de l’Ifop.

A l’heure où le discours sur la fréquence de lavage des cheveux incite à la modération, les résultats du sondage démontrent que les pratiques en la matière restent très genrées. En effet, si trois hommes sur dix se lavent les cheveux tous les jours, surtout les jeunes de moins de 25 ans, ce n’est le cas que de 8% des femmes : la norme est plutôt à un rythme tous les deux jours ou deux fois par semaine (62%, contre 51% chez les hommes). Les comportements des Françaises en matière d’hygiène capillaire ont ainsi beaucoup évolué depuis les années 50, puisqu’en 1951, les trois quarts d’entre elles se lavaient les cheveux moins d’une fois par semaine (77%), contre 8% en 1986 et 4% en 2020.

Le comportement en matière de lavage des mains est problématique

Cette différence entre les deux sexes tend à se retrouver dans l’application des règles de base édictées en matière de lavage des mains. Un geste qui s’avère essentiel pour éviter la propagation des épidémies, notamment en période hivernale. Car l’étude montre que les hommes respectent moins ces règles que les femmes : à peine 68% des hommes sondés se lavent systématiquement les mains après être allés aux toilettes, contre 75% des femmes, et seuls 31% d’entre eux le font après avoir pris les transports en commun contre 42% des femmes. En terme de tendance, la comparaison avec de précédentes enquêtes montre une inertie sur ce plan en dépit des messages sanitaires martelés chaque hiver.

« Or, dans le contexte à haut risque du coronavirus, l’application des règles d’hygiène de base comme le lavage des mains n’est plus seulement un devoir envers et pour soi-même mais aussi un devoir envers les autres. », ajoute François Kraus. Et niveau sous-vêtements les Français sont-ils irréprochables ? Si la quasi-totalité des femmes (94%) en changent « tous les jours », c'est le cas pour à peine 3 hommes sur 4 (73%). Reste que, comparée à leurs aînées, l’hygiène vestimentaire des Françaises a tout de même, radicalement évolué sur ce plan dans la mesure où la proportion de celles changeant de culotte quotidiennement est passée de 17% en 1951 à 82% en 1986 pour atteindre désormais à 94%.

Sujets associés