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Les femmes qui ont plus de relations sexuelles peuvent entrer plus tard en ménopause

Publié le par Alexandra Bresson

Une étude anglaise révèle que le comportement sexuel des femmes est lié à l'arrivée de la ménopause : les femmes qui se livrent à une activité sexuelle hebdomadaire ou mensuelle ont un risque moindre d'entrer en ménopause tôt par rapport à celles qui déclarent avoir une forme de sexe moins d'une fois par mois.

La ménopause est un phénomène naturel qui survient lorsque les ovaires arrêtent leur sécrétion hormonale et la formation d'un ovule chaque mois. Une phase de périménopause la précède puis elle intervient entre 45 et 55 ans, en général aux alentours de 50 ans. Il existe une variation en ce qui concerne l'âge de son apparition selon les femmes, et ces dernières années, les scientifiques ont commencé à découvrir des facteurs qui influencent cette variation, comme le tabagisme et des règles précoces. Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'University College London a révélé que le comportement sexuel des femmes a également un impact sur la survenue de la ménopause.

Les chercheurs ont observé que les femmes qui ont déclaré se livrer à une activité sexuelle hebdomadaire, étaient 28% moins susceptibles d'avoir connu la ménopause à un âge donné par rapport aux femmes qui se livraient à une activité sexuelle moins d'une fois par mois. Celle-ci comprend le sexe avec pénétration, le sexe oral, les attouchements sexuels et la masturbation. L'étude publiée dans Royal Society Open Science est basée sur les données d'une étude américaine sur la santé de 2 936 femmes dont l'âge moyen était de 45 ans, considérée comme la cohorte la plus vaste, la plus diversifiée et la plus représentative pour étudier l'impact de la transition vers la ménopause.

Plus les rapports sont fréquents, plus la ménopause se manifeste tard

Aucune des femmes n'était encore entrée en ménopause, mais 46% étaient en début de péri-ménopause (l'arrêt progressif des règles et l'apparition de symptômes de la ménopause, tels que des sueurs nocturnes et des bouffées de chaleur) et 54% étaient pré-ménopausées (les règles deviennent irrégulières en termes de durée et d'abondance). Des entretiens ont été menés sur une période de suivi de dix ans, au cours de laquelle 1324 des 2936 femmes ont connu une ménopause naturelle à un âge moyen de 52 ans. Par ailleurs, les participantes ont été regroupées selon qu'elles se livraient généralement à une activité sexuelle hebdomadaire, mensuelle ou moins que mensuelle selon leurs déclarations.

En modélisant la relation fréquence sexuelle/âge de la ménopause, les chercheurs ont constaté que les femmes ayant eu des rapports sexuels hebdomadaires avaient un rapport de risque de 0,72, tandis que les femmes ayant eu des rapports sexuels mensuels avaient un rapport de risque de 0,81. En outre, les femmes ayant eu des relations sexuelles chaque semaine étaient 28% moins susceptibles d'être ménopausées autour de l'âge de 50 ans que celles ayant eu des relations sexuelles moins d'une fois par mois. Mais ces dernières étaient tout de même 19% moins susceptibles de souffrir de ménopause à cet âge par rapport à celles qui avaient des relations sexuelles moins d'une fois par mois.

Le corps choisir d'investir son énergie ailleurs

Les résultats se sont révélés significatifs même après avoir pris en compte des facteurs liés au comportement ou physiologiques, tels que l'indice de masse corporelle, le nombre d'enfants et les niveaux d'œstrogènes. Selon les chercheurs, cela s'explique par un réflexe naturel du corps. « Nos résultats suggèrent que si une femme n'a pas de relations sexuelles et qu'il n'y a aucune chance de grossesse, le corps 'choisit' de ne pas investir dans l'ovulation, car ce serait inutile. », explique le Pr Megan Arnot qui a mené l'étude. « Il pourrait y avoir un compromis énergétique biologique entre investir de l'énergie dans l'ovulation et s’engager ailleurs, comme rester active en s'occupant de ses petits-enfants. »

Ainsi, il se peut qu'il arrive un moment dans la vie d'une femme où l'énergie investie dans l'ovulation soit mieux utilisée ailleurs par l'organisme, surtout s'il n'y a aucune chance qu'une ovulation entraîne une grossesse. « La ménopause est, bien sûr, une fatalité pour les femmes, il n'y a aucune intervention comportementale qui empêchera l'arrêt de la reproduction. Néanmoins, ces résultats sont une première indication que le moment de la ménopause peut être adaptatif en réponse à la probabilité de tomber enceinte. », souligne l'équipe scientifique. Selon l'Inserm, une visite chez le médecin est conseillée à ce moment-là car des pathologies potentiellement graves peuvent survenir.

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