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Les femmes atteintes d'un syndrome des ovaires polykystiques présentent un microbiote altéré

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs affirment qu'un microbiote intestinal altéré serait en corrélation avec certains symptômes du syndrome des ovaires polykystiques, ceux en lien avec des troubles du métabolisme. Une découverte qui a son importance puisque de nombreuses recherches sont en cours pour mieux comprendre les causes de ce trouble et trouver comment prévenir ses complications.

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)est la maladie hormonale la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer : il est responsable de problèmes de fertilité chez 5 à 10 % des femmes selon l'Inserm. Il est dû à un dérèglement hormonal d’origine ovarienne et/ou centrale (au niveau du cerveau) qui entraîne une production excessive d’androgènes, en particulier de testostérone, habituellement produites en petite quantité dans l'organisme féminin. Les formes modérées permettent une ovulation, tandis que les formes plus sévères empêchent le déroulement de cette étape. Des cycles irréguliers, une hyperpilosité et des troubles du métabolisme sont les symptômes le plus souvent évoqués.

Il n'existe pas de traitement spécifique à ce jour. Mais comme l'explique l'Inserm, « les recherches en cours pourraient changer la donne en améliorant la compréhension des mécanismes à l'origine de cette maladie. » Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'hôpital pour enfants du Colorado affirme que le microbiote intestinal peut jouer un rôle dans le SOPK et ses complications métaboliques connexes. En effet, l’hypersécrétion des androgènes par l’ovaire favorise le développement d’une adiposité qui prédispose à l’insulinorésistance, et il est connu que le SOPK augmente le risque de syndrome métabolique (surpoids, dyslipidémie, hypertension artérielle, trouble de la glycémie).

L'importance d'une bonne hygiène de vie

Sur le long terme, les patientes présentent aussi une élévation du risque d’hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, AVC…). Leur étude publiée dans le « Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism », de l'Endocrine Society, affirme que les adolescentes atteintes d'obésité et par le SOPK ont plus de mauvaises bactéries intestinales, ce qui suggère que le microbiote pourrait jouer un rôle. Ce dernier correspond à l’ensemble des micro-organismes peuplant l'appareil digestif et il est connu que son déséquilibre peut avoir des répercussions métaboliques importantes, notamment en termes de réactions auto-immunes et inflammatoires.

«Nous avons constaté que chez les adolescents atteints de SOPK et d'obésité, le profil bactérien des selles présente plus de bactéries “malsaines” par rapport aux adolescents sans SOPK. », explique dans un communiqué l'auteur principal de l'étude, le Pr Melanie Cree Green. « Ces bactéries malsaines étaient liées à des concentrations plus élevées de testostérone et des marqueurs de complications métaboliques. » Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont fait appel à 58 adolescentes obèses et ont découvert que les filles qui étaient atteintes de SOPK faisaient état d'un microbiote intestinal vraiment altéré par rapport aux adolescentes qui ne souffraient pas de ce syndrome.

Après avoir examiné de plus près leur microbiote intestinal, il s'avère qu'il était associé à des manifestations d'une mauvaise santé métabolique, comme une pression artérielle plus élevée, une inflammation du foie et un taux important de triglycérides. « Le microbiote intestinal peut jouer un rôle dans ce trouble hormonal et les complications métaboliques associées. Ces changements peuvent être observés chez les adolescentes qui sont au début de la maladie. », conclut le Pr Melanie Cree Green. A noter que pour préserver l’équilibre du microbiote, une bonne hygiène de vie est indispensable, et il en va de même pour les femmes qui souffrent de SOPK, pour limiter le risque de complications.

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