L’Anses a souhaité alerter la population française sur les dangers des produits du tabac et produits connexes qui « ne cessent de se diversifier » et qui représentent un risque de plus en plus présent pour les enfants et les adolescents. Dans un rapport de toxicovigilance, elle met en avant les risques d’intoxication de ce type de produit, particulièrement des sachets de nicotine et arômes pour cigarettes tout en tirant la sonnette d’alarme sur d’autres produits plus anciens (interdits pour certains) comme le tabac à mâcher, ou les snus (poudre de tabac à usage oral).
Elle affirme qu’en analysant le relevé des appels en direction des centres antipoison sur 6 ans (de 2017 à fin 2022), ceux concernant les produits suivants : sachets de nicotine, snus et billes aromatiques, n’ont fait qu’augmenter depuis 2020. Avec en principale cible les enfants et les adolescents (12-17 ans) qui souffrent de symptômes d’intoxication violents comme des convulsions, des vomissements prolongés, des risques de déshydratation…
Sachets de nicotine : qu’est ce que c’est ?
Ce n’est que ces dernières années que ce type de produit est apparu sur le marché. Ressemblant à s’y méprendre au snus, produit interdit en Europe, qui est une poudre de tabac humide que l’on glisse entre la gencive et la lèvre, les sachets de nicotine sans tabac sont confectionnés dans des poches de tissu perméable. Ces poches renferment des fibres de polymères imprégnées de nicotine qui se glissent de la même façon entre la gencive et la lèvre.
L’Anses confirme que les cas d’intoxication recensés par les centres antipoison sont « probablement sous-estimés » et que l’augmentation de la publicité sur les réseaux sociaux rendant le produit plus « attrayant » pour cette catégorie n’arrange pas la situation. C’est pourquoi elle juge qu’il est « urgent de sensibiliser la communauté éducative, les professionnels de santé et l’entourage des jeunes aux risques ». Des risques qui ne comprennent pas seulement l’intoxication, mais aussi la dépendance à la nicotine.
L’agence tient également à signaler un autre produit connexe qui a pris de l’ampleur depuis que les arômes sur les cigarettes ont été interdits : les billes aromatiques. En effet, elle rapporte que les incidents domestiques comprenant ce produit sont passés de trois en 2020 à plus de 86 en 2022 dont les trois quarts concernent des enfants de moins de trois ans en « ingestions accidentelles ». Elle pousse également à revoir les emballages de ces produits afin de les rendre moins attirants et plus sécurisés : « les emballages de ces produits comportent des dessins de fruits aux couleurs vives et ne sont pas munis de fermeture de sécurité ».