Aller chez le médecin coûtera plus cher d’ici la fin de l’année. C’est ce qu’a annoncé hier la haute fonctionnaire Annick Morel, chargée d’arbitrer le différend explosif entre médecins et Sécurité sociale, qui dure maintenant depuis plusieurs mois.
Pour y mettre fin ou du moins relancer les discussions, la négociatrice a proposé ce lundi 24 avril que les consultations augmentent d’1,50 € à l’automne prochain. Il faudra ainsi dépenser 26,50 € pour le médecin généraliste et 31,50 € chez un spécialiste comme le pédiatre, et ce, sans compter les dépassements d’honoraires.
L’annonce, présentée à six syndicats de médecins libéraux, a été favorablement reçue par le ministre de la Santé qui assure dans un communiqué que « s’il regrette l’échec des négociations conventionnelles […] il se félicite que le texte proposé par l’arbitre comporte des avancées importantes pour l’amélioration de la santé des Français ». François Braun « annonce qu’il approuvera ce règlement arbitral dans les jours qui viennent ». Cette hausse, de 5 à 6 % des tarifs de base, devrait donc intervenir d’ici fin octobre ou début novembre.
Un règlement arbitral qui ne convainc pas
Cette décision, évaluée à 600 millions d’euros par l’Assurance maladie, ne convainc pas. « Le règlement arbitral est une punition », selon la Fédération des médecins de France (FMF). L’offre d’Annick Morel est en effet loin des 30 à 50 € réclamés par les soignants.
En revanche, l’arbitre a repris et validé certaines dispositions, comme celle visant à faciliter l’aide financière pour le recrutement d’assistants médicaux, ou encore la création d’un nouvel acte à 60 € pour la toute première consultation d’un malade chronique sans médecin traitant.
Ce nouveau règlement arbitral pourra, s’il est bien validé par le ministère de la Santé, faire office de convention médicale pour les cinq prochaines années. Une réouverture des négociations sera obligatoire au bout de deux ans. François Braun évoque « une possible reprise des négociations après l’été ».