Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Le témoignage bouleversant de Lallia, après la perte de ses 3 enfants, morts noyés

Publié le par Guillaume Botton

Dans le Parisien du 29 décembre, Lallia, une mère de famille qui a perdu trois de ses cinq enfants en 2018, morts noyés dans le lac de Chalon-sur-Saône, livre un témoignage poignant. 

« Vos enfants, on n’a pas pu les sauver ». Pour Lallia, cette phrase, prononcée par les secours un soir de juillet 2018, résonne encore comme un couteau planté dans le cœur.

« Je m’en veux de les avoir laissés »

Ce jour-là, cette Française de 37 ans vient de perdre trois de ses cinq enfants. : Assia, 9 ans, Abdelkader, 10 ans et Abdelramen, 13 ans. Tous morts noyés dans le lac des Prés-Saint-Jean, à Chalon-sur-Saône. « Je m’en veux de les avoir laissés », confie Lallia au Parisien. Elle devait les récupérer quelques heures plus tard.
Lallia est en effet absente ce jour-là, et c’est la nouvelle compagne du papa – la belle-mère des enfants –, qui garde la tribu. Cinq enfants sous surveillance, auquel s’ajoute un dernier enfant, âgé de 3 ans, qu’elle a eu avec le père des enfants défunts. Au moment de la tragédie, elle joue justement avec son petit dernier, à une centaine de mètres du Lac, trop loin pour qu’elle puisse surveiller la baignade.

Le frère aîné entend des cris et se jette à l’eau…

Car cet après-midi d’été, il fait chaud, très chaud. Les deux plus jeunes enfants de Lallia, Assia et Abdelkader, décident donc de se tremper dans le lac, accompagnés de leurs deux sœurs, alors âgées de 8 et 12 ans. Seulement, s’il y a peu de profondeur près du bord, le dénivelé s’accentue rapidement. Alors, lorsque Assia et Abdelkader commencent à se débattre, la sœur aînée, restée au bord, comprend tout de suite et court alerter la belle-mère. Abdelramen, le frère aîné, joue au basket à quelques mètres et entend des cris. Il se jette alors à l’eau pour les sauver. Son corps, comme celui de son frère et de sœur, sera retrouvé à 8 mètres sous la surface de l’eau…

Lallia à propos de la belle-mère : « Elle a commis une négligence forte »

Alors à qui la faute ? La belle-mère, une femme d’une trentaine d’années, a été mise en examen pour “homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité”. « Les enfants étaient déjà allés à la mer et à la piscine mais ils ne maitrisaient pas la nage. Celle qui devait les surveiller connaissait cet endroit. Elle a commis une négligence tellement forte », accuse Lallia. Mais pour la maman, la belle-mère n’est pas la seule fautive. Aucun panneau « baignade interdite » n’était apposé, or elle y est proscrite depuis un arrêt municipal datant de mai 1999. Lallia, ainsi que la belle-mère, ont déposé plainte contre le Maire.

Une sœur : « Si je pouvais revenir en arrière… »

Depuis la tragédie, Lallia et ses deux filles sont parties vivre en Angleterre « Il fallait que je m’éloigne de tout le monde, de tout ça », explique-t-elle au Parisien.
Et la maman de confier cette anecdote, terrible, au reporter du Parisien. Dans le journal intime de l’une de ses filles, elle a découvert une page où étaient collées les photos de ses trois frères, avec cette phrase, écrite en anglais « Si je pouvais revenir en arrière, je sauterais dans l’eau pour les sauver ».