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Le témoignage bouleversant de Caroline : ce jour où elle a découvert que son père « livrait » sa mère à des inconnus

Publié le par Guillaume Botton

Insoutenable et à peine croyable. Caroline, une Française de 43 ans, a découvert que son père organisait depuis 10 ans des viols sur sa mère, commis avec des inconnus, en la droguant.

 

« Ecrire a été ma bouée de sauvetage ». Dans « Et j’ai cessé de t’appeler papa » (aux éditions JC Lattès), Caroline Darian, une Française de 43 ans, raconte l’impensable. Son père orchestrait depuis 10 ans des viols sur sa mère, commis avec des inconnus recrutés sur internet. Avec à chaque fois le même procédé : l’abrutir sans qu’elle le sache de somnifères et d’anxiolytiques. Dans une interview accordée au Parisiendans son édition du 4 avril, Caroline revient sur ce fait divers hors norme qui a, évidemment, bouleversé son existence.

Des photos sa mère nue, inerte et entourée d’inconnus…

Nous sommes le 2 novembre 2020. Le téléphone de Caroline sonne. Au bout du fil, sa maman, qui lui révèle alors l’impensable : « Ton père me droguait depuis de nombreuses années pour me violer et me faire violer par d’autres hommes ». Un mois et demi plus tôt, le père de Caroline a été placé en garde à vue après avoir été pris la main dans le sac alors qu’il filmait sous les jupes de trois femmes dans un supermarché de Carpentras. Les enquêteurs saisissent alors son ordinateur. Dans le disque dur, plus de 20 000 vidéos et photos pornographiques. Il est remis en liberté mais est de nouveau convoqué, le 2 novembre donc. Le mari se rend à la convocation, accompagné de sa femme, qui ne se doute de rien.  Jusqu’à ce qu’un enquêteur vienne la chercher à l’accueil. Puis l‘installe dans un bureau et lui montre des photos d’elles nue, inerte, entourée d’inconnus…

« Il y avait un protocole draconien »

Le procédé du mari pour organiser ces soirées sordides était toujours le même, comme l’explique Caroline au Parisien. « Il avait ouvert des tchats – dont l’un s’appelait « à son insu » - sur un site de rencontres, où il postait des photos très crues de ma mère pour recruter les violeurs. Ensuite, il y avait un protocole draconien :  se garer loin de la maison, se déshabiller dans la cuisine, ne pas se parfumer ni fumer, se réchauffer les mains sur le radiateur pour ne pas réveiller ma mère… » Et Caroline d’ajouter, à travers son récit, encore un peu plus à l’horreur : « Ce qui est sidérant, c’est leurs profils (celui des violeurs, ndlr) : étudiants, chômeurs, chefs d’entreprise… Des pères de famille, des grands-pères, âgés de 22 à 70 ans ».

Caroline également victime de son père

Pis. Caroline a également découvert que son père s’en est aussi pris à elle. Des photos ont ainsi été retrouvées dans l’ordinateur de son géniteur. « A l’évidence, j’ai été droguée : on me voit dénudée la nuit, lumière allumée, dans deux endroits différents confie-t-elle au Parisien. J’ai le sommeil léger et je ne dors jamais dans cette position. Il m’a photographiée quand je sortais de ma douche, idem pour mes belles-sœurs. Il a partagé sur internet des photomontages de ma mère et moi ».

« J’ai perdu mon père et il m’a volé une partie de la vie de ma mère ».

Aujourd’hui, Caroline tente de se reconstruire, grâce notamment à la publication de son livre. Quant à sa mère, le chemin sera bien sûr long, très long. « C’est encore très difficile pour elle de se défaire d’une telle emprise, de mettre à la poubelle 50 ans de sa vie. Elle ignore avec quel homme elle a vécu et nous ignorons quel père nous a élevés. On parle d’un homme qui, alors que je déposais ma mère au train en me disant qu’elle allait retourner à sa petite vie tranquille, l’attendait pour dîner en ayant écrasé des médicaments dans son repas. J’ai perdu mon père et il m’a volé une partie de la vie de ma mère ».

La soumission chimique, un vrai phénomène de société

Mais si elle a choisi de rendre publique son histoire, c’est aussi pour alerter sur les dangers de la soumission chimique : « C’est un phénomène de société et un enjeu de santé public plaide-t-elle, Il faut en finir avec l’idée que c’est le GHB que l’on verse dans un verre en soirée. (…) La soumission chimique s’opère aussi dans le huis-clos familial, mais on manque encore de données. Combien de victimes s’ignorent ? Ma mère ne s’est jamais doutée de rien alors qu’elle a subi une centaine de viols… »