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Le tabou des règles : un problème universel

Publié le par Alexandra Bresson

Loin d’être acceptées comme quelque chose de naturel, les règles sont toujours la cible d’interdits très forts et de stigmatisation dans le monde entier. L'ONG Care France milite pour que celles-ci ne représentent plus un obstacle dans la vie des femmes et lance une campagne de mobilisation pour inciter les internautes à partager son message.

« Quel phénomène naturel est toujours tabou alors qu’il touche la moitié de l’humanité ? Les règles ! », c'est avec ces mots que l'ONG Care France vient de lancer sa nouvelle campagne de sensibilisation, soutenue par plusieurs personnalités et collectifs féministes. L’objectif : briser ce tabou et en dénoncer ses conséquences dramatiques pour la vie des filles et des femmes. Celle-ci a calculé qu'une femme a ses règles en moyenne 2 555 à 3 000 jours dans sa vie, soit sept ou huit ans en tout. Pourtant, loin d’être acceptées comme quelque chose de naturel, les règles sont toujours la cible d’interdits très forts et d’invisibilisation dans le monde entier, et ce même en France.

« Dans beaucoup de pays en développement, avoir ses règles ressemble plus à un combat pour sa dignité qu'à un cycle naturel. Ce tabou a des conséquences pour la vie des filles et femmes : considérées comme impures quand elles ont leurs règles, elles sont exclues socialement, voire exilées de leur maison, leur santé est mise en danger et, à la puberté, beaucoup arrêtent leur scolarité », explique Philippe Lévêque, directeur de CARE France. La campagne insiste sur l’impact des règles dans la déscolarisation des jeunes filles. Ainsi, en Afrique, 1 fille sur 10 manque l’école lors de ses menstruations, quand 23 millions d'Indiennes arrêtent l'école chaque année quand elles ont leurs règles.

Un sentiment de honte, même dans les pays occidentaux

Or, le manque d’éducation affecte toute la vie de ces jeunes filles, et est l’un des facteurs qui les empêchent de sortir de la pauvreté. Ces chiffres alarmants sont notamment dus au manque d’accès à des latrines ou à des protections hygiéniques (à travers le monde, plus de 500 millions de femmes et de filles n’y ont pas du tout accès) mais aussi à la stigmatisation et à la honte ressentie par les jeunes filles. Le manque d’informations est également en cause : en Iran, par exemple, 48% des jeunes filles pensent que les règles sont une maladie. Dans les pays occidentaux aussi, le tabou persiste car aujourd’hui encore, 44% des Françaises et 58 % des Américaines éprouvent de la honte pendant leurs menstruations.

« Pour trop de femmes et les filles, leurs règles correspondent à autant de jours perdus à éprouver un sentiment de honte ou être victimes de terribles discriminations. Il faut que les choses changent », explique Valérie Accary, Présidente de CLM BBDO Paris, agence qui soutient la campagne. Si Care France affirme que ce tabou ne disparaîtra pas facilement, celle-ci insiste sur le fait que tout le monde a un rôle à jouer. A commencer sur les réseaux sociaux en postant une photo de soi avec le hahstag #RespectezNosRegles. Sur le terrain, l'ONG aide notamment les écoles à mettre en place des cours sur la santé sexuelle et reproductive, et sensibilise les femmes et hommes adultes à ces questions.

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