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Le monde commence à manquer d’antibiotiques

Publié le par Alexandra Bresson

D’après un nouveau rapport présenté par l’Organisation Mondiale de la Santé, les nouveaux traitements antibiotiques ne suffiront pas à eux seuls à faire face à la menace que représente la résistance aux antimicrobiens, devenue une préoccupation majeure en termes de santé humaine et animale.

C'est un rapport inquiétant l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en ce qui concerne, le nombre de nouveaux antibiotiques en cours de mise au point. Ce dernier serait en effet insuffisant pour combattre la menace croissante de la résistance aux antimicrobiens. Ce phénomène, aussi appelé « antibiorésistance » se caractérise par le fait que certaines bactéries auparavant sensibles à l’antibiotique ne sont plus détruites, ou leur multiplication n’est plus arrêtée, ce qui a pour conséquence d’affaiblir son efficacité dans le traitement des infections. L'autre risque étant que ces mécanismes de résistance se propagent à plusieurs autres types de bactéries.

Le rapport indique que la plupart des médicaments en développement clinique sont des modifications de classes actuelles d’antibiotiques et ne sont que des solutions à court terme. Ainsi, les auteurs ne recensent que très peu d’options thérapeutiques potentielles pour les infections résistantes aux antibiotiques, comme par exemple la tuberculose pharmacorésistante, qui tue chaque année près de 250 000 personnes. « La résistance aux antimicrobiens est une urgence sanitaire mondiale qui va mettre en péril les progrès de la médecine moderne. Il faut accroître sans tarder les investissements », déclare le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

Un usage responsable des antibiotiques

Outre la tuberculose multirésistante, l’OMS recense 12 classes d’agents pathogènes prioritaires, dont certains causent des infections courantes comme la pneumonie ou les infections urinaires, qui résistent de plus en plus aux antibiotiques existants, et pour lesquels il faut rapidement trouver de nouveaux traitements. Ce rapport présente 51 nouveaux antibiotiques et produits biologiques en développement clinique, qui pourraient être utilisés pour traiter ces agents pathogènes prioritaires. Mais en réalité, seuls huit de ces médicaments candidats sont classés par l’OMS comme des traitements innovants complétant utilement l’arsenal actuel de traitements antibiotiques.

« Les entreprises pharmaceutiques et les chercheurs doivent s’empresser de travailler sur de nouveaux antibiotiques pour certains types d’infections très graves qui entraînent le décès en quelques jours, contre lesquels nous ne sommes pas armés », déclare le Dr Suzanne Hill, membre de l’OMS. Afin de contrer cette menace, l’agence et l’Initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi) ont lancé le Partenariat mondial sur la recherche-développement en matière d’antibiotiques (GARDP). Par ailleurs, cette dernière est en train d'élaborer des orientations sur l’usage responsable des antibiotiques dans les secteurs de la santé humaine et animale et dans celui de l’agriculture.

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