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L'avis d'un psychiatre sur la régulation des écrans : "Si tout se résout à des conseils, ça n’a aucune utilité ! Il faut des alternatives"

Publié le par Gaëlanne Biarez

En collaboration avec Serge Tisseron (Psychiatre)

À l’occasion d'une conférence de presse le 16 janvier 2024, à l'Élysée, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé sa volonté de réguler l’accès aux écrans pour les jeunes, à l’école comme à la maison. Serge Tisseron, psychiatre et écrivain, nous donne son avis.

 

La consommation excessive des écrans chez les enfants est un phénomène de plus en plus préoccupant. Une semaine après la nomination du nouveau Premier ministre et de son nouveau gouvernement, Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse le 16 janvier 2024, lors de laquelle il a évoqué sa volonté de remédier à ce problème. « Sur la base de recommandations que feront des experts que j’ai réunis la semaine dernière, nous déterminerons le bon usage des écrans pour nos enfants dans les familles, à la maison comme en classe », a ainsi déclaré le président de la République. De la part de cette commission, il attend un consensus scientifique qui devrait apporter ses conclusions à la fin du mois de mars.

Un relai au niveau du cadre scolaire

Serge Tisseron, psychiatre et auteur du livre 3-6-9-12 + Apprivoiser les écrans et grandir, sorti en janvier 2024, souligne l’effort de l’exécutif : « Beaucoup de parents seront certainement contents d’avoir des conseils clairs sur l’utilisation des écrans à la maison. Aujourd’hui, avec les différents conseils donnés par les associations, les parents s'y perdent un peu. C’est donc très bien que le gouvernement, s’appuyant sur un groupe d’experts de différentes disciplines, harmonise un peu ces préconisations et donne un message clair et univoque aux parents. »

Néanmoins le psychiatre informe sur la nécessité de relayer ce bon usage au sein du cadre scolaire : « Dans ces questions, il y a évidemment une part de données scientifiques objectives mais il y a aussi une part de choix éducatif. Interdire les écrans dans les maternelles par exemple, c’est un bon signal pour que les parents comprennent qu’il ne faut pas mettre leur enfant en bas-âge devant un écran. »

La mise en place d’alternatives

Il arrive qu’en tant que parent, nous soyons contraints de mettre nos enfants devant une vidéo lorsque nous n’avons pas d’autres moyens de les occuper. D’après Serge Tisseron, il ne suffit donc pas simplement de donner des conseils aux parents, mais plutôt de leur offrir des possibilités d’occupations, autres que les écrans : « Des mesures de restriction dans les familles ne seront acceptées et acceptables que s’il y a des alternatives. »

Il ajoute : « Il faudrait qu’il y ait beaucoup plus d’activités encadrées pour les enfants le samedi, que les établissements scolaires soient ouverts aux parents les week-ends. De même que les gymnases et les cours de récréation pour que les enfants puissent avoir des activités collectives. »

Toutefois, le spécialiste reconnaît la difficulté de leur mise en place : « Le grand problème c’est que les alternatives ne relèvent pas de l’initiative du gouvernement, mais elles relèvent de la politique de la ville. Si Emmanuel Macron alerte sur le caractère indispensable de créer des activités alternatives il y aura eu un grand pas de franchi. »

“La disparité sociale est due à un défaut de disponibilité”

Serge Tisseron souligne d’autant plus la nécessité de mettre en place des structures d’accueil, non pas seulement comme un remède à la consommation excessive des écrans, mais aussi pour résoudre une inégalité sociale, dans l’accès à ces activités alternatives : « Beaucoup de parents aimeraient mieux que leurs enfants aient des activités collectives encadrées mais actuellement ces activités ne sont possibles que pour les parents riches.

Si la bourgeoisie gère mieux les écrans statistiquement que les gens défavorisés, c’est tout simplement parce que la bourgeoisie paye des clubs de loisirs à ses enfants ». Le psychiatre ajoute : « Lorsque l’on dit qu’il y a une grosse disparité sociale, elle n’est pas due à un défaut d’information. Tout le monde reçoit la même information. La disparité sociale est due à un défaut de disponibilité. »

Il faudra donc attendre quelques mois pour découvrir les conclusions du consensus scientifique. En fonction du rapport des experts, Emmanuel Macron n’a en tout cas pas fermé la porte à de possibles « interdictions et restrictions sur les contenus ».

Oui
il y a 3 mois
Les écrans sont une addiction comme les autres. En abuser c'est consentir à droguer son enfant en le rendant dépendant de la communication virtuelle, ...
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Lire 42 arguments Oui
Non
il y a 1 mois
Oui et non. 1. ​Oui ​pour la télévision , 2. ​non pour l'internet. 1. ​Nous avons renoncé à la télévision depuis 2010 ! ​2. ​Pour ​int...
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Lire 8 arguments Non

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