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L'asthme ne serait pas un facteur aggravant pour les cas de COVID-19

Publié le par Alexandra Bresson

Une étude menée par des chercheurs français auprès d’une cohorte de patients hospitalisés pour une pneumonie COVID-19 vient de montrer que les asthmatiques ne présentaient pas de risques accrus de développer une forme grave de la maladie

Plus de 661 000 victimes avérées et près de 17 millions de personnes contaminées aux quatre coins de la planète. Voilà le triste bilan de la pandémie de Covid-19 depuis que le SARS-CoV-2 est apparu en Chine en fin d’année dernière, selon l'Inserm. Il ressort des nombreuses études menées sur le sujet que la réponse du système immunitaire au virus est très variable d’un individu à l’autre. Car si la majorité des personnes infectées guérissent spontanément, environ 20% d’entre elles doivent être hospitalisées dont 5% pour des formes très graves de la maladie. L'épidémie a notamment suscité de fortes inquiétudes de la part des asthmatiques : doivent-ils être considérés comme des personnes à risque ?

En effet, les infections liées aux virus de type respiratoire (rhinovirus, virus respiratoire syncytial, virus grippaux…) sont la principale cause d'exacerbation de l'asthme et peuvent être associées à des épisodes respiratoires sévères chez ces patients. S'ajoute à cela le fait que la survenue de l'infection est caractérisée dans ses formes sévères par des pneumonies graves pouvant conduire à un syndrome de détresse respiratoire potentiellement mortel, ce qui pouvait faire redouter un risque accru de formes graves pour ces derniers. « Certains coronavirus ont déjà été impliqués dans des épidémies de pneumopathies sévères comme le SARS ou le MERS. », expliquent ainsi des chercheurs de l'AP-HP.

Les asthmatiques pas plus à risque de forme grave que les autres

Ces derniers ont mené une étude pour connaître le risque encouru pour ces personnes. Leur objectif était de décrire les caractéristiques cliniques et le devenir de patients asthmatiques hospitalisés pour pneumopathie COVID-19 au printemps à l'hôpital Bicêtre. Jusqu'ici, l'étude la plus concrète menée sur ce sujet datait de 2018 soit avant l’émergence du SARS-CoV-2 et révélait que la détection d’un coronavirus dans les prélèvements respiratoires au cours d'une exacerbation d'asthme variait entre 8,4% chez l’enfant et 20,8% chez l'adulte. « Ce qui place cette famille de virus au deuxième rang des virus identifiés chez l’adulte derrière les rhinovirus et au quatrième rang chez l'enfant. », ajoutent les chercheurs.

Une question se posait donc : faut-il craindre que l’épidémie actuelle s'accompagne d'une augmentation du risque d'infection à coronavirus SARS-CoV-2 chez les asthmatiques avec qui plus est des pneumopathies graves et/ou des exacerbations de leur condition ? En analysant la littérature scientifique étrangère, que ce soit en Chine, en Italie ou aux USA, les scientifiques ont constaté que les patients asthmatiques ne paraissent pas surreprésentés, surtout au regard de la prévalence de l'asthme estimée entre 7 et 10% selon les pays. Ils ont ensuite analysé un groupe de 768 patients français hospitalisés dont 37 asthmatiques, une proportion similaire à la population générale du même âge.

Le traitement de fond de l'asthme doit impérativement être poursuivi

Ces patients étaient en général plus jeunes que les patients non asthmatiques hospitalisés pour une pneumopathie COVID-19 et plus souvent de sexe féminin. Les chercheurs ont constaté « qu'aucun de ces patients n'a présenté une crise d'asthme sévère justifiant un traitement spécifique à l'hôpital, confirmant que cette infection respiratoire se complique moins d'exacerbation asthmatique que d'autres infections virales respiratoires ». Par ailleurs, « il n'y a pas d'éléments suggérant une morbidité ou une mortalité majorée chez ces patients. », soulignent-ils. Enfin, le traitement de fond de l'asthme n'a en général pas été modifié, ce qui souligne que son maintien ne semble pas délétère.

Les chercheurs insistent sur l'importance de leur découverte, car celle-ci montre non seulement que les personnes asthmatiques ne sont pas surreprésentées par rapport à d'autres patients hospitalisés pour une pneumopathie sévère liée au SARS-CoV-2, mais aussi que la mortalité des patients asthmatiques infectés n'est pas majorée. Surtout, « le traitement de l'asthme doit être maintenu chez ces patients. », concluent-ils. Un constat qui fait écho aux recommandations des associations de pneumologues et d'allergologues, unanimes, comme l'explique l'association Asthme & Allergies : tout patient asthmatique avec traitement de fond par corticoïdes inhalés doit le maintenir, même en période de pandémie au Covid-19.

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