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L'alternative au bisphénol A n'est pas meilleure pour la santé

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs américains affirment que les nouveaux produits en plastique, fabriqués à partir de substituts au bisphénol A désormais pointé du doigt pour ses effets néfastes sur la reproduction, sont tout aussi dangereux que ce dernier dans ce domaine.

Le bisphénol A (BPA) est un composé utilisé dans la fabrication industrielle des plastiques pour un grand nombre d’objets courants (CD, lunettes, certaines bouteilles plastiques, biberons, vaisselle) et pour les revêtements intérieurs des boîtes de conserve et canettes. Selon le ministère de la Santé, l’alimentation contribue à plus de 80% de l’exposition de la population avec qui plus est un risque lié à la manipulation de tickets thermiques (tickets de caisse, reçus de cartes bancaires…). Depuis 2017, l'Europe a identifié officiellement le BPA comme un « perturbateur endocrinien », une vaste famille de composés capables d'interagir avec le système hormonal, et notamment les fonctions reproductrices.

C'est pourquoi ce dernier a d'abord été interdit en France dans les contenants destinés à des enfants de moins de trois ans, puis dans les conditionnements entrant directement en contact avec les denrées alimentaires. Mais son interdiction a laissé place à des « substituts » comme le Bisphénol S, un produit de remplacement qui aurait la même dangerosité, selon plusieurs études scientifiques. La dernière en date menée par des chercheurs de la Washington State University confirme que le BPS cause également des anomalies génétiques chez la souris. Ces derniers ont en effet constaté des anomalies de la reproduction chez des souris hébergées dans des cages fabriquées avec des alternatives au BPA.

Les ovules et spermatozoïdes ne se fabriquent pas correctement

« Il y a de plus en plus de preuves que beaucoup de ces substituts communs ne sont pas sûrs », a déclaré dans un communiqué le Pr Patricia Hunt qui a dirigé les travaux. « Nous sommes encore tombés sur un effet. Il s’agit d’un plastique plus stable, mais il a provoqué des effets similaires sur le processus de fabrication des ovules et du sperme. » Plus précisément, les souris exposées au bisphénol S ont subi des modifications dans la manière dont les cellules germinales de leurs testicules et de leurs ovaires fonctionnent. Ce qui a conduit à une réduction de la quantité de spermatozoïdes viables chez les mâles, et à une augmentation de la fabrication d'ovules anormaux chez les femelles.

Les chercheurs ont constaté que ce problème chez les mâles a duré plusieurs générations après l'exposition initiale, et que les risques seraient les mêmes peu importe le produit de substitution. « Ces découvertes ajoutent à la preuve croissante des risques biologiques posés par cette classe de produits chimiques », ajoute le Pr Hunt. Or, il n'y a actuellement aucune réglementation les concernant, bien qu’ils aient une structure chimique proche de celle du bisphénol A. C'est également ce que déplorent des chercheurs en France, leurs travaux publiés en 2015 ayant également montré que le bisphénol F et S ont le même effet négatif sur le testicule humain à un stade fœtal que celui du bisphénol A.

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