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L'addiction aux smartphones serait bien liée à un risque de dépression chez les jeunes

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs ont mené une étude sur l'usage des smartphones chez les adolescents. Les résultats confirment ce qui a déjà été démontré dans plusieurs études antérieures, à savoir que ceux qui les utilisent trop fréquemment sont plus susceptibles de souffrir d'anxiété, voire de symptômes dépressifs, et non l'effet inverse. Ainsi, une telle addiction permettrait de repérer les personnes à la santé mentale fragile.

À l’heure du tout-numérique, la question de la toxicité des écrans et notamment des smartphones ressurgit régulièrement : troubles de l’attention, du sommeil, du développement ou du comportement... Autant de risques dont les jeunes sont le plus souvent les premières victimes. Des chercheurs de l'Université de l'Arizona (Etats-Unis) ont souhaité approfondir le lien entre l'addiction aux smartphones et risque de dépression. En se posant une question bien précise : est-ce cette addiction numérique qui favorise le développement de symptômes dépressifs, ou est-ce que les personnes développant de l’anxiété sont plus susceptibles d'être dépendantes aux écrans ?

Dans leur étude portant sur 346 adolescents âgés de 18 à 20 ans, les chercheurs ont découvert que c'est bien la dépendance aux smartphones qui pourrait favoriser l'apparition de symptômes dépressifs et de l'anxiété. « Il y a un problème quand les gens dépendent tellement de l'appareil qu'ils peuvent se sentir anxieux s'ils n'y ont pas accès et qu'ils l'utilisent au détriment de leur vie quotidienne. », explique le Pr Matthew Lapierre, principal auteur de l'étude. Selon les chercheurs, cette découverte a son importance, car mieux comprendre la relation entre la dépendance au smartphone et un mal-être psychologique est essentiel pour savoir comment résoudre au mieux le problème.

Apprendre à gérer son stress autrement

Ainsi, « si la dépendance au smartphone précède la dépression et la solitude comme nous l'avons constaté, nous pouvons essayer de la réduire pour maintenir ou améliorer le bien-être. », précisent-ils. Pour mesurer cette condition chez les participants de l'étude, ils leur ont demandé d'utiliser une échelle allant de 1 à 4 pour évaluer une série d'énoncés, tels que « je panique quand je ne peux pas utiliser mon smartphone. » Les participants ont également répondu à des questions conçues pour évaluer leur sentiment de solitude, symptômes dépressifs et leur utilisation quotidienne de leur smartphone. Ils ont répondu aux questions au début de l'étude, et à nouveau trois ou quatre mois plus tard.

Les chercheurs ont fait appel à des adolescents pour deux raisons : ces derniers ont grandi avec des smartphones et sont à un âge et à un stade de transition de la vie où leur santé mentale est plus vulnérable. « Il pourrait être plus facile pour les adolescents de devenir dépendants des smartphones, et ceux-ci pourraient avoir une influence négative plus grande sur eux, car ils sont déjà vulnérables à la dépression ou à la solitude. », ajoutent-ils. Compte tenu de leurs résultats, ils suggèrent aux personnes susceptibles d'être concernées d’évaluer leur relation avec leur portable et de s'imposer des limites. Par ailleurs, ils ne doivent pas considérer leur smartphone comme un moyen de réduire leur stress.

« Ces personnes doivent utiliser des approches plus saines pour y faire face, comme parler à un ami proche, faire du sport ou pratiquer de la méditation. », soulignent les chercheurs. Les smartphones étant considérés comme une technologie relativement nouvelle, d'autres études sont nécessaires pour examiner leur impact sur la vie des gens. À présent, les chercheurs savent qu’il existe un lien entre leur usage intensif, la dépression et la solitude, mais d'autres travaux seraient utiles pour comprendre la raison de cette relation. « Notre travail répond à des questions sur les effets psychologiques de la dépendance au smartphone. Ensuite, nous pouvons nous demander : pourquoi est-ce le cas ? », concluent-ils.

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