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La Une de “Elle” sur les kilos et le confinement crée la polémique

Publié le par Mathilde Saez

La Une du dernier numéro de “Elle” incitant à "déconfiner ses kilos" ne passe pas. De nombreuses lectrices ont été choquées par l'article et le ton employé par le magazine.

L'article se voulait second degré, mais il n'a pas fait rire l'ensemble de ses lectrices qui y ont surtout vu d'énièmes injonctions faites aux femmes et à leur manière d'entretenir leur corps. Alors que les Français ont pris en moyenne 2,5 kilos durant les deux mois de confinement, le magazine féminin a cru bon de faire sa Une sur la perte de poids avant l'été. Mais ce qui a davantage choqué, c'est la lecture même de l'article et le ton, certes sarcastique, employé par la rédactrice, la chroniqueuse Alix Girod de l'Ain, une habituée du genre.

Certains conseils et tournures de phrases telles, "Je vous rappelle le mot de la duchesse de Windsor: ‘une femme n’est jamais trop maigre, ni jamais trop riche’" ou, tre un peu moins appétissante qu’avant minimise sûrement les risques de se prendre une main au cul", ont fait bondir les lectrices, notamment la militante féministe Caroline de Haas. Sur Twitter, cette dernière s'inquiète : « Ecrire “une femme n’est jamais trop maigre” est dangereux. Les injonctions à perdre du poids abîment la santé et l’estime de soi. » Dans un autre message, Caroline de Haas écrit : « Non, une femme maigre ne risque pas moins d’être agressée sexuellement qu’une autre. Votre niveau de méconnaissance sur les violences sexuelles est sidérant et dangereux pour vos lectrices. Vous devriez publier un message dans votre prochain numéro pour rectifier.»

De son côté, l'influenceuse et YouTubeuse Louise, plus connue sous le pseudo MyBetterSelf, a répondu au magazine. « Un jour, j'ai l'espoir que les magazines féminins ne réduiront plus sans cesse les femmes à leur physique. Et plus particulièrement à leur poids. Dans son dernier numéro, Elle a jugé bon de rappeler aux femmes qu'elles devaient retrouver leurs corps d'avant le confinement. Alors déjà, je vous rassure, je ne l'ai pas perdu. Ce n'est pas parce que j'ai pris quelques kilos pendant le confinement que mon corps, ma personne, ont moins de valeur », écrit l'étudiante qui a également détourné la photo de Une présentant le top model Alessandra Ambrosio en la remplaçant par son propre corps.

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Un jour, j’ai l’espoir que les magazines féminins ne réduiront plus sans cesse les femmes à leur physique. Et plus particulièrement, à leur poids. Dans son dernier numéro, @ellefr a jugé bon de rappeler aux femmes qu’elles devaient retrouver leur corps d’avant confinement. Alors déjà, je vous rassure, je ne l’ai pas perdu. Ce n’est pas parce que j’ai pris quelques kilos pendant le confinement que mon corps, et ma personne, ont moins de valeur. Ensuite, je trouve extrêmement dangereux de partager l’idée selon laquelle « Une fille n’est jamais trop maigre ou trop riche » (les extraits partagés sont à retrouver dans ma story). Ça légitime la recherche de perte de poids sans limite et perpétue l’idée selon laquelle le but pour une femme est d’être la plus mince possible. C’est faux, et c’est très dangereux. Et pour couronner le tout... @ellefr souhaite « rassurer » les femmes trop minces en leur rappelant qu’une femme « moins appétissante » a moins de risques de se prendre une main au cul. Je vous avoue que je suis tombée des nues en lisant cette phrase tellement elle me paraît aberrante. Déjà, c’est hyper discriminatoire envers les femmes très minces, et hyper contradictoire avec leur discours précédent, considérées maintenant comme peu désirables si elles sont trop fines. Et surtout, dire que c’est ce qui justifierait le fait qu’elles se fassent moins agressées (car oui, disons-le, une main au cul est une aggression), alors que le problème ne vient pas d’elle ou de leur apparence mais des pervers qui se sentent en droit de mettre des mains au cul. Ce n’est pas aux femmes de se rendre « moins appétissantes » pour ne pas se faire agresser : c’est à l’agresseur de ne pas agresser. POINT. C’est cette éducation qu’on devrait se charger de mener, plutôt qu’encore une fois, réduire la femme à son apparence, son poids, et le regard qu’un homme porte sur elle... À bon entendeur ! #onveutduvrai

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