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La santé mentale des jeunes Européens est en berne, alerte l'OMS

Publié le par Alexandra Bresson

Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les comportements en matière de santé des Européens âgés de 11 à 15 ans révèle une augmentation du nombre de jeunes signalant des problèmes de santé mentale dans de nombreux pays. Par ailleurs, les comportements à risque ne diminuent pas.

Tabac, alcool, réseaux sociaux... C'est un portrait de l'adolescence d'aujourd'hui mitigé que publie la branche européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce rapport portant sur la santé et les comportements sociaux des jeunes a compilé de nombreuses données sur la santé physique, les relations sociales et le bien-être mental de 227 441 enfants de 11, 13 et 15 ans originaires de 45 pays. Il en ressort de façon générale que le bien-être mental des adolescents a diminué dans de nombreux pays. Le document montre que celui-ci semble diminuer avec l’âge et que les filles sont, par rapport aux garçons, particulièrement exposées au risque d’avoir un mauvais bilan dans ce domaine. 

« Les garçons sont 41% à se trouver en bonne santé contre 33% pour les adolescentes », ajoute le document de l’OMS, qui précise également qu'un adolescent sur quatre déclare se sentir nerveux, irritable ou avoir des difficultés à s’endormir au moins une fois par semaine ». « Le fait qu’un nombre croissant de garçons et de filles de la Région européenne signalent qu’ils sont en mauvaise santé mentale (déprimés, nerveux ou irritables) est une préoccupation pour nous tous. », indique le Dr Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. Autre élément important à souligner : le rapport affirme également que le bien-être mental varie considérablement d’un pays à l’autre.

Le tiers des adolescents sont des utilisateurs réguliers des réseaux sociaux

Un constat qui semble indiquer que « des facteurs culturels, politiques et économiques pourraient jouer un rôle en stimulant le bien-être mental. », estime l'OMS. Cette étude réalisée tous les 4 ans évoque notamment le milieu scolaire, et dans ce domaine les auteurs ont observé que dans un tiers des pays, on note une augmentation du nombre d’adolescents se sentant mis sous pression par le travail scolaire, et une diminution du nombre de jeunes déclarant aimer l’école par rapport à la dernière édition datant de 2014. Dans presque tous les pays en revanche, le vécu scolaire s’aggrave avec l’âge : la satisfaction par rapport à l’école diminue au fur et à mesure que le travail scolaire devient plus pesant.

L’étude s'intéresse également à l'impact de l’utilisation de la technologie numérique sur l’évolution du bien-être mental des jeunes de la Région. Selon l'OMS, « il est clair que la technologie peut avoir des effets positifs, mais elle peut aussi amplifier les vulnérabilités et introduire de nouvelles menaces, telles que la cyberintimidation, qui touche les filles de manière disproportionnée. » Ainsi, plus d’un adolescent sur 10 déclare avoir été victime cyberintimidation au moins une fois au cours de ces deux derniers mois. Par ailleurs sur les plus de 225 000 adolescents suivis entre 2017 et 2018, le tiers d’entre eux sont considérés comme des utilisateurs réguliers des réseaux sociaux, avec un pic à 15 ans.

Beaucoup de progrès à faire sur le plan nutritionnel

S'ajoute à cela le fait qu'un adolescent sur dix a déclaré avoir eu une communication intensive en ligne avec des personnes connues sur le net et qu’il ne connaissait pas auparavant. Si l’usage d’Internet au sein de cette population ne cesse de croître, le rapport fait état d’une baisse du tabagisme chez les jeunes : en recul de quatre points chez les jeunes de 13 ans et de sept points chez ceux de 15 ans depuis 2014. La consommation d’alcool des adolescents diminue également depuis 2014, mais il demeure la substance la plus couramment consommée. Un jeune de 15 ans sur 5 a été en état d’ébriété deux fois ou plus dans sa vie, et près d’un sur 7 a été ivre au cours des 30 derniers jours.

Par ailleurs sur le plan nutritionnel, « la plupart des adolescents ne respectent pas les recommandations nutritionnelles actuelles, ce qui compromet leur capacité à se développer sainement. », déplore l'OMS. En effet, environ deux adolescents sur trois ne mangent pas assez d’aliments riches en nutriments, un sur quatre mange des sucreries, et un sur six consomme des boissons sucrées tous les jours. A noter qu'à l'heure où le rapport est publié, avec les résultats pour la période 2017-2018, celui-ci n'évoque pas l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la vie des jeunes en Europe, mais ce sera le cas pour la prochaine enquête, qui présentera les résultats pour la période 2021-2022.

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