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La photo d’une mère et sa fille mortes dans le désert bouleverse la planète : le témoignage poignant du père

Publié le par Guillaume Botton

Un témoignage déchirant. Crépin Mbengue Nyimbilo, un homme d’origine camerounaise, a raconté l’enfer vécu dans le désert alors qu’il tentait de rejoindre la Tunisie avec sa femme et sa fille qui, elles, n’ont pas survécu…

« À chaque fois que je me réveille, j’essaie de regarder autour de moi pour voir si elles sont là. » Aujourd’hui encore, Crépin Mbengue Nyimbilo, camerounais d’origine, ne réalise toujours pas que sa femme, Matyla, et sa fille Marie, âgée de 6 ans, ne sont plus de ce monde. La photo des corps de la maman et de sa fillette sans vie, gisants dans le désert libyen et diffusée par de nombreuses ONG, le hante chaque minute. Pour Mediapart et Brut, cet homme d’une trentaine d’années a eu la force et le courage de raconter, comment, en tentant de vouloir rejoindre la Tunisie avec sa famille, sa vie a basculé à tout jamais.

Cet exil, il le faisait pour sa fille…

Le 13 juillet, Crépin, Matyla et Marie décident de quitter la Libye, où ils vivent depuis 2016,et de rejoindre la Tunisie. Cette traversée, ils la tentent pour la cinquième fois. Crépin raconte à Brut, les raisons de cet exil : « Nous avons tenté d’aller en Tunisie pour inscrire l’enfant dans une école, parce que depuis qu’elle est née et jusqu’à son décès, elle n’a jamais connu l’éducation scolaire ». Seulement – et il ne le savait pas - la présence d’Africains subsahariens est désormais très mal perçue par les Tunisiens, depuis la mort de l’un d’eux, tué par un Ghanéen. La famille parvient tout de même à traverser la frontière tuniso-libyenne dans la nuit du vendredi 14 au samedi15 juillet, avant de se rendre dans la ville de Ben Gardane. Mais dès leur arrivée, ils sont interceptés par la police locale. Le début de leur véritable calvaire, eux qui pensaient avoir fait le plus dur. « Ils nous ont frappés et nous ont demandé de retourner d’où l’on vient » se souvient le père à Brut, le visage fermé.

« Essayer de sauver au moins l’enfant »

Le dimanche, ils sont embarqués dans un fourgon, direction le désert, où ils sont abandonnés. La famille n’a pas le choix. Alors, elle marche durant des heures, sous un soleil de plomb, sans boire ni manger. Et le désormais veuf de raconter à Mediapart une anecdote terrifiante : « Matyla était si assoiffée qu’elle a demandé à la petite d’uriner dans sa bouche. Mais Marie n’a pas pu, car elle était complètement déshydratée. »
Après 24 heures dans le désert, Crépin, à bout de force, s’effondre et perd connaissance : « J’ai senti que c’était la fin pour moi. Dans ma tête, c’était la mort. » Il se réveille finalement dans la nuit. Sans sa femme ni sa fille, qui ont poursuivi leur chemin comme l’avait exigé Crépin. « J’ai demandé à ma femme de partir, de me laisser, d’essayer de sauver au moins l’enfant. »

« J’ai tout de suite reconnu la robe jaune de Matyla »

À son réveil, il rencontre deux Soudanais, qui lui offrent une bouteille d’eau. Un cadeau plus que bienvenu qui lui transmet un regain d’énergie pour rejoindre la Libye. Son premier réflexe bien sûr est de se rendre chez lui, dans leur maison de Zouara, une ville portuaire de Libye. Mais la maison sonne tristement vide. Et deux jours plus tard, un ami de la famille lui montre une photo, celle qui n’espérait jamais voir : « Il m’a demandé de m’asseoir et d’être fort pour ce que j’allais voir. J’ai tout de suite reconnu la robe jaune de Matyla et ma petite Marie », explique-t-il, effondré, à Mediapart. Aujourd’hui, Crépin, aidé par l’ONG Refugees in Libya, se cache quelque part en Lybie. Il est désormais menacé pour avoir témoigné de son histoire…

Pour découvrir l’interview de Brut, cliquez ici

Oui
il y a 3 mois
Les écrans sont une addiction comme les autres. En abuser c'est consentir à droguer son enfant en le rendant dépendant de la communication virtuelle, ...
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il y a 1 mois
Oui et non. 1. ​Oui ​pour la télévision , 2. ​non pour l'internet. 1. ​Nous avons renoncé à la télévision depuis 2010 ! ​2. ​Pour ​int...
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