Dans une récente étude, des chercheurs américains de l’Université de Colortado à Boulder ont mis en garde sur les dangers des activités ménagères telles que la cuisine et le nettoyage de la maison pour la qualité de l’air intérieur.
Car outre les meubles, les peintures et autres colles, les produits ménagers non naturels et le fait de faire la cuisine émettent eux aussi des composés organiques volatils (COV) polluants, ou des particules fines. Autant de polluants qui peuvent s’accumuler en l’absence d’aération régulière, et conduire à terme à des niveaux de qualité de l’air aussi médiocres que ceux enregistrés dans certaines grandes métropoles comme Londres ou Paris !
“Les maisons n'ont jamais été considérées comme une source importante de pollution de l'air extérieur, et le moment est venu de commencer à explorer ce lien”, a indiqué le Pr Marina Vance, co-auteure de cette étude. “Nous voulions savoir : comment des activités domestiques de base telles que la cuisine et le nettoyage modifient-elles la chimie d'une maison ?”, s’est interrogée la chercheuse.
L’équipe de recherche s’est alors appliquée à mesurer avec tout un tas de capteurs les polluants s’accumulant dans une maison préfabriquée située sur le campus de leur université. Pendant un mois, les chercheurs ont mené plusieurs activités présumées polluantes, dont la préparation d’un dîner de Thanksgiving (dinde rôtie au four) en plein été texan.
Très surprise, l’équipe s’est aperçue que les concentrations mesurées à l'intérieur étaient si élevées qu’elles ont nécessité un recalibrage des instruments de mesure. “Même le simple fait de faire du pain grillé a engendré des niveaux de particules beaucoup plus élevés que prévu”, a déclaré le Pr Vance. “Nous avons dû aller ajuster de nombreux instruments”, a-t-elle ajouté.
Les chercheurs soulignent qu’il est grand temps pour les scientifiques et les industriels de s’atteler à diminuer les émissions de polluants des appareils ménagers, de la même manière que cela a déjà été fait pour les combustibles fossiles tels que les voitures, notamment avec les filtres à particules.
En attendant, il est vivement conseillé d’aérer son logement chaque jour, si possible en dehors des heures de trafic si l’on vit près d’un axe routier, à raison d’au moins 10 minutes, en hiver comme en été, et surtout après avoir fait le ménage ou la cuisine.
L’usage de bougies parfumées et d’encens est à limiter fortement, notamment en présence d’enfants ou de personnes fragiles (personnes asthmatiques, âgées...) et à n’utiliser que dans une pièce bien ventilée.
Source : Science Daily