Le confinement et l'école à la maison qui l'accompagne auront au moins le mérite de redonner à la profession d'enseignant ses lettres de noblesses. Les parents sont nombreux à réaliser combien il est compliqué, et épuisant, de faire entrer de nouvelles connaissances dans les petites têtes de nos enfants. Nadia, maman de trois enfants, fait partie de ces nombreux parents éreintés par trois semaines de confinement et de classe à la maison. Au micro de France Bleu Azur, cette Niçoise pousse un coup de gueule contre le "trop plein" de devoirs et de travail demandés par les professeurs de ses enfants. Elle l'avoue volontiers, elle se sent perdue face à certaines notions oubliées depuis longtemps.
« Expliquer à un enfant la physique ou la SVT, c'est trop compliqué. Ça fait longtemps que j'ai décroché de l'école, je ne comprends pas, c'est du chinois pour moi. Je ne me sens pas à la hauteur et quand ils vont reprendre l'école, (mes enfants) vont avoir beaucoup de lacunes, se lamente-t-elle. Et d'ajouter : "On vit dans un stress permanent, on est angoissé, moi personnellement j'en ai ras-le-bol, parfois j'ai envie de leur dire, 'on arrête tout' ». Nadia n'est pas la seule à ne pas réussir à suivre le rythme de la "continuité pédagogique" vantée par le ministère de l'Education nationale.
Christine, une autre maman de trois grands garçons, âgés de 15 à 18 ans, a quant à elle décidé d'assumer totalement son laxisme. Déjà très occupée par le télétravail et la gestion de la maison et des repas, cette maman solo n'a pas envie de se mettre la rate au court-bouillon, et assure que le résultat n'est pas catastrophique pour autant. Ses ados, habituellement peu préoccupés par leurs études, se montrent finalement plus motivés quand ils s'y mettent d'eux-mêmes, après quelques heures passées devant leur jeu vidéo préféré. Sur le Huffington Post, cette bloggeuse a écrit, philosophe et résignée : « Leur année scolaire est aux fraises de toutes façons, ils stressent de ne pas savoir si/quand ils vont revoir leurs amis, leurs grands-parents, arrière-grands-parents, ni même leur père, qui est confiné ailleurs et personne à risque. Ils sont conscients de l’état de la planète, je vais pas en rajouter sur leurs épaules. Ni sur les miennes. Y a rien de vital.»
Une chose est sûre, l'enseignement à distance n'est pas près de remplacer les interactions réelles professeurs/élèves, et c'est sans doute plutôt une bonne nouvelle.
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