Nous sommes le vendredi 17 juin. Comme elle en a l’habitude, Madognin, maman d’un petit garçon de 12 mois, passe le récupérer à la crèche collective municipale des Étangs, située à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines). Etrange, la porte de l’établissement est fermée. Il est pourtant 18 h 26 et la crèche ferme à 18 h 30.
« J’ai cru qu’il avait été enlevé. »
La maman, contactée par Le Parisien, raconte : « Je fais le code à la porte mais elle ne s’ouvre pas. Je fais le tour et je ne vois personne, j’appelle plusieurs fois mais ça ne répond pas… ». Après quelques minutes, elle décide d’appeler la police, qui lui conseille de téléphoner à son conjoint. Peut-être a-t-il déjà récupéré l’enfant ? Mais le papa, dans les transports en commun, est injoignable. Elle le croise finalement quelques instants plus tard… sans leur bébé ! « Je vois qu’il n’a pas le bébé avec lui… Là je commence à avoir la plus grande peur de ma vie, j’ai cru qu’il avait été enlevé. » se souvient-elle. Elle recontacte alors la police, qui considère son inquiétude comme légitime et décide de lancer un signalement de recherche avec la description du nourrisson.
Plainte pour négligence et mise en danger d’autrui
La maman, accompagnée du papa, se rend alors à la mairie vers 19 heures. Une employée de la municipalité tente de les aider et cherche le numéro de la directrice de la crèche. L’attente durera 40 très longues minutes, avant la délivrance : « On a reçu un appel de la directrice qui nous disait de venir chercher notre bébé à la crèche, elle l’avait retrouvé, explique la maman. Il était en body, avec des larmes séchées sur les joues. Il est resté dans une pièce fermée, il faisait très chaud. » Et malgré l’appel d’excuses de l’employée fautive, qui avait donc fermé la crèche sans se rendre compte qu’un bébé y était encore, le mal était fait. 48 heures après l’incident, Madognin décide de porter plainte pour négligence et mise en danger d’autrui.
Le bébé refuse désormais de dormir seul
Depuis cet événement qui aurait pu virer au drame, le petit garçon ne va pas très bien. Il a le sommeil très perturbé, refuse de dormir seul et ne s’alimente plus correctement. Resté en observation à l’hôpital André-Mignot de Versailles toute la journée de samedi, il présentait également de légères brûlures sur deux doigts, « comme s’il avait essayé d’attraper quelque chose de brûlant », en conclut la mère.
« C’est une grave erreur »
La mairie de la ville, de son côté, assume cette « erreur de fonctionnement totalement inacceptable ». Le maire Olivier Delaporte, interviewée par Le Parisien, donne ainsi des détails sur les circonstances : « L’enfant avait été couché dans l’après-midi par une auxiliaire de soins relativement jeune, explique l’élu au quotidien national.Il y avait un autre enfant très perturbé à la crèche car ses parents n’arrivaient pas, et elle s’est focalisée sur lui. En quittant les lieux, elle n’a pas pris l’enfant qui était couché. La feuille de départ, sur laquelle on barre les noms pour s’assurer que tout le monde est bien parti, n’a pas été vérifié, alors que ça figure dans le règlement, c’est une grave erreur. »
Un nouveau règlement bientôt instauré
Et apparemment, des décisions vont vite être prises pour que cette situation ne se reproduise plus. Depuis le 21 juin, les services de la ville réfléchissent à la rédaction d’un nouveau règlement pour l’ensemble des crèches municipales.
Désormais, les employés devront effectuer des contrôles réciproques, d’un service à l’autre, pour s’assurer que leurs collègues n’oublient personne derrière eux. Et la responsable de la structure devra également vérifier toutes les salles avant de quitter les lieux. Des mesures indispensables qui ne feront cependant pas changer d’avis Madognin, qui assure que son enfant « ne retournera plus jamais dans cette crèche ». On la comprend.
